Dimanche le ministre de la Santé, Olivier Véran, commençait à parler de "frémissement" dans le bon sens concernant la circulation de l’épidémie de Covid-19. Invitée d’Europe 1 lundi, la directrice de recherche à l’Inserm et spécialiste en modélisation des maladies infectieuses, Vittoria Colizza, a confirmé que les données permettaient d’observer les premiers signes d’un ralentissement de l’épidémie. La spécialiste précise néanmoins que la décrue sera forcément lente.
"On le voit bien, par exemple sur les données d'hospitalisations, ce sont vraiment les premiers signes", affirme l’experte au micro d’Europe 1, tempérant immédiatement : "Il faut quand même du temps pour pouvoir consolider ce signal et pouvoir vraiment établir qu'il s'agit bien d'un ralentissement de la courbe épidémique." Lors du premier confinement, dit-elle, le pic épidémique était apparu entre dix et quinze jours après l’entrée en vigueur des mesures sanitaires. "On n'en est pas là encore, c'est la raison pour laquelle on va attendre encore quelques jours."
La réduction de la mobilité pas aussi flagrante qu'au printemps
De son propre aveu, le confinement mis en place à la toute fin du mois d’octobre est "plus souple" que celui du printemps. Un grand nombre d’exceptions permettent de contourner l’obligation d’isolement et les contrôlent manquent. L’étude des flux de déplacements, à partir des données mobiles des opérateurs téléphoniques, avait permis de constater une baisse de 60% de la mobilité lors du premier confinement, explique Vittoria Colizza. Pour ce reconfinement, la baisse est pour l’instant de moins de 30%. "Il va falloir attendre plus de temps pour atteindre les mêmes objectifs."