C'est l'un des paramètres scrutés en vue du 11 mai, et il reste encore trop élevé : le nombre de patients en réanimation. Le gouvernement et la Direction générale de la Santé tablaient sur 1.500 patients lundi, or les chiffres seront plus proches du double. Une donnée qui ne remet à priori pas en question le déconfinement mais maintient une forte pression sur les services hospitaliers, épuisés par près de deux mois de lutte contre le coronavirus.
"Les cas les plus graves" hospitalisés depuis le début de la crise
Le nombre de patients en réanimation pour Covid-19 baisse en moyenne de 3% par jour : à ce rythme, il faudrait donc attendre fin mai pour passer sous la barre des 1.500. "Un certain nombre de patients admis au début de la crise sont toujours en réanimation, intubés et ventilés", explique Bruno Megarbane, chef du service de réanimation à l’hôpital Lariboisière à Paris.
"Ce sont les cas les plus graves", poursuit le spécialiste, qui ne mise pas sur un renversement de tendance dans les semaines qui viennent. "Nous estimons qu'au mois de juillet ou au mois d'août, une vingtaine de nos lits seront toujours occupés par des patients Covid-positifs."
De plus en plus de patients atteints d'autres pathologies
La situation est particulièrement marquée dans les régions classées en rouge sur la carte du déconfinement, et qui voient arriver en réanimation de plus en plus de patients atteints d’autres pathologies que le coronavirus. "Ce que l'on redoute, c'est de ne pas avoir suffisamment les moyens humains pour faire face à ce nombre de patients qui ont besoin de réanimation pour des maladies autres que le Covid-19", prévient Djilali Annane qui dirige le service de l’hôpital Raymond Poincaré à Garches. "Ce nombre de patients augmente tous les jours."
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D’autant que les médecins, infirmières et aides-soignantes envoyés au début de la crise pour renforcer les équipes de réanimation regagnent en ce moment leurs services ou hôpitaux d’attache. Tout ce personnel est donc épuisé et craint les semaines à venir.