C'est un phénomène qui s'observe depuis plusieurs semaines : les files d'attente s'agrandissent devant les laboratoires d'analyses médicales. Il s'agit de la conséquence logique d'une augmentation du nombre de tests PCR en France, réalisés pour savoir si un patient a le coronavirus. Avant les départs en vacances, les demandes de dépistages se multiplient, comme l'a constaté Europe 1.
"On ne peut pas prendre tout le monde"
Sur la devanture d'un laboratoire du 16e arrondissement de Paris, une affiche indique qu'il doit y avoir "six personnes maximum dans la salle d'attente". Elles sont quatre de plus à patienter à l'extérieur. Pauline en fait partie : "Je veux savoir si je peux me déplacer, aller au restaurant, bouger", explique la jeune femme, qui a envie de partir en vacances l'esprit tranquille. Derrière, dans la queue, Shaima a besoin d'une preuve qu'elle n'est pas malade pour prendre l'avion : "C'est pour un voyage, j'ai besoin de présenter le résultat du test PCR avant l'embarquement."
À l'intérieur du laboratoire, l'agitation domine : l'infirmière court dans tous les sens et enchaîne les prélèvements. "On a énormément d'appels et on ne peut pas prendre tout le monde", déplore-t-elle. "On est obligés de décliner pas mal de personnes qui doivent faire le test avant de prendre l'avion."
Le risque d'un afflux de patients
L'ambiance est beaucoup plus calme au laboratoire Clément, situé juste à côté. Ici, les tests de dépistage s'y font uniquement sur rendez-vous, "pour le confort du patient, pour qu'il attende le moins possible et pour une organisation en toute sécurité sanitaire", détaille la biologiste. "C'est un trajet tout à fait particulier pour ce type de prélèvements."
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Malgré une organisation adaptée, la structure frôle la surcapacité en raison d'une multiplicité de demandes non-urgentes. "Avec ces demandes 'autres', le risque est de créer un afflux de patients qui va limiter l'accès des patients qui ont réellement besoin de ce test, à l'échelle individuelle et collective, pour éviter la propagation du virus", explique l'un des biologistes, Arthur Clément. "Ça dépasse nos capacités et notre organisation. On n'a pas les effectifs pour accueillir autant de demandes."
"La priorité, pour des raisons évidentes de sécurité sanitaire, est réservée aux patients qui présentent des symptômes suspects de coronavirus par rapport aux patients pour lesquels le test est fait à visée préventive", poursuit le spécialiste. "Le test est recommandé pour des patients symptomatiques et des patients que l'on appelle 'contacts'." Et ainsi limiter le risque d'une seconde vague estivale.