C’est un chiffre alarmant qui montre l’étendue de la pandémie. Les médecins généralistes ont diagnostiqué au moins 40.000 nouveaux cas de coronavirus rien que la semaine dernière (du 16 au 22 mars), selon des estimations de Santé Publique France, annoncées jeudi. Pourtant, le dernier bilan donné par les autorités, mercredi soir, faisait état de "seulement" 25.000 patients testés positifs depuis le tout début de l’épidémie (dont certains sont déjà guéris).
Un réseau de surveillance mis en place à la mi-mars
La différence entre les cas officiellement donnés chaque soir et ce nombre impressionnant de nouveaux cas s’explique facilement. Santé Publique France s’est basée sur les chiffres du réseau de surveillance Sentinelle, mis en place il y a moins d’une dizaine de jours, le 17 mars dernier. Les médecins généralistes ont pu fournir une évaluation du nombre de patients atteints, tout comme SOS Médecins ainsi que les passages aux urgences. Les régions les plus concernées sont l'Ile-de-France, le Grand-Est et les Pays de la Loire.
Les tests en laboratoires, eux, sont réalisés principalement sur les patients hospitalisés, les cas les plus graves, et les soignants. Il n'est donc pas étonnant que le nombre de cas diagnostiqués par les généralistes soit bien plus élevé que le nombre de cas testés positifs (25.233 depuis le début de l'épidémie).
"Le dépistage systématique n’est pas fait pour les patients sans signes de gravité"
Les patients atteints du coronavirus, qui présentent des symptômes mais qui ne nécessitent pas d’hospitalisation, sont invités à rester chez eux, sous surveillance d’un médecin généraliste. "Il y a un certain nombre de patients qui n’avaient pas de signes de gravité, pour lesquels le dépistage systématique n’est pas fait. Il y a plus de cas potentiels qu’on considère comme étant des infections au coronavirus", a expliqué Agnès Ricard-Hibon, présidente de la société française de médecine d’urgence et présidente des Samu de France, jeudi midi sur Europe 1.
"Une grosse partie des patients vont guérir. Ceux qui n’ont pas forcément besoin de la haute technicité des hôpitaux sont bien mieux chez eux, surveillés, plutôt que d’encombrer un service d’urgences. On essaie de repérer les patients les plus à risques et qui nécessitent une hospitalisation, de ceux qui peuvent rester à la maison avec une surveillance rapprochée", poursuit-elle, tout en invitant ces patients à avoir une vigilance accrue.
"Il faut alerter les gens sur les signes d’aggravation, pour qu’ils puissent nous appeler le cas échéant, et procéder éventuellement à une hospitalisation", demande Agnès Ricard-Hibon.
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