Emmanuel Macron et le gouvernement vont tenir un nouveau conseil de défense sanitaire lundi afin d'adopter de nouvelles mesures pour contrer la cinquième vague de Covid-19 en France. Selon les informations d'Europe 1, aucun confinement généralisé ou couvre-feu n'est sur la table pour l'heure du fait d'une différence majeure par rapport à l'an dernier : la vaccination.
En effet l'Institut Pasteur démontre que renforcer les gestes barrières suffit à protéger le système hospitalier. Le gouvernement devrait donc avant tout appeler à la responsabilité, selon Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital de Garches. "Il faudrait probablement augmenter et inciter fortement le télétravail. Et si l'on modifie les jauges, que l'on fait un effort sur ce qu'on appelait la bulle sanitaire, c'est-à-dire éviter d'être à plus six et jusqu'à dix lorsque l'on est vacciné, je pense que ce sont des mesures qui sont entendables", estime-t-il.
Au cœur des discussions demain également, la flambée des contaminations chez les enfants, avec une question prioritaire, celle de la vaccination pour tous les enfants de 5 à 11 ans. La campagne pourrait débuter dès janvier, mais en revanche, il ne faut pas s'attendre a priori à des annonces sur la fermeture des écoles avant les vacances de Noël. La mesure ne fait pas consensus comme l'explique Florence Comte, porte-parole du syndicat des directrices et directeurs d’écoles. "Si ça pouvait tout solutionner, pourquoi pas. Mais la semaine écoulée, dans mon école, des parents qui ne savaient pas quoi faire de leurs enfants parce qu'ils devaient travailler les ont confiés à des amis. Et ils sont devenus positifs au Covid dans l'enceinte de la famille, donc c'est compliqué", soulève-t-elle.
La situation dans les écoles suivie de près
Même s'il n'y a pas de fermeture pour l'instant, le gouvernement surveille évidemment la situation comme du lait sur le feu et la stratégie annoncée lundi peut très vite évoluer. Invité sur Europe 1 dimanche, Jean-Rémi Girard, président du syndicat national des collèges, lycées, écoles et supérieurs, a par ailleurs assuré que le nombre de classes fermées est en baisse par rapport à la semaine dernière, mais que cela ne traduit pas pour autant une circulation moins active du virus, au contraire. "On a changé le protocole sanitaire à l'école primaire donc on ne ferme plus une classe dès le premier cas", a-t-il rappelé.
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Un assouplissement des mesures sanitaires qui laisse le professionnel perplexe. "La cinquième vague est de plus en plus forte et on a des mesures plus contraignantes en population générale, mais on a finalement assoupli le protocole sanitaire dans les écoles primaires", s'étonne-t-il. "Les professeurs ne comprennent pas parce qu'ils nous remontent qu'il y a de plus en plus de cas et de leur point de vue le protocole est moins sécurisé. Une classe fermée, c'est compliqué à gérer pour les parents, on le sait très bien. Néanmoins, est-ce qu'en pleine cinquième vague c'était le moment ? On en doute très fortement."