Les nouvelles sont rassurantes, alors que la campagne vaccinale française est entrée jeudi dans une nouvelle étape avec la possibilité pour les médecins de ville d'injecter le vaccin AstraZeneca pour les 50-64 ans atteints de comorbidités. Car si le vaccin souffrait jusqu'à présent d'un déficit d'image, une étude écossaise assure qu'il est très efficace contre les formes graves du coronavirus.
20% de la la population écossaise a déjà été vaccinée avec les sérums de Pfizer et d'AstraZeneca. Or, selon cette étude préliminaire menée par l'université d'Edimbourg à partir des données de sécurité sociale dans le pays, les deux vaccins ont une très bonne efficacité sur les hospitalisations. Les scientifiques ont ainsi établi que les formes graves ont diminué de 85% pour les personnes vaccinées avec le produit Pfizer et de 94% chez les bénéficiaires du traitement d'AstraZeneca. C'est donc encore mieux que ce que laissaient entendre les essais de phase 3.
Le risque d'hospitalisation chute chez les plus âgés
Autre bonne nouvelle : ce vaccin AstraZeneca, réservé en France aux moins de 65 ans, a aussi fait la preuve de son efficacité chez les plus âgés, outre-Manche. Tout vaccin confondu, les personnes âgées de plus de 80 ans y ont vu leur risque d'hospitalisation baisser de 81% en moyenne. Ces données sont d'autant plus rassurantes qu'elles tiennent compte du variant britannique.
Enfin, les données de tolérance de ce vaccin AstraZeneca sont elles aussi rassurantes, a indiqué jeudi le professeur Alain Fischer, coordinateur de la campagne de vaccination en France. Les réactions post-vaccination sont peu graves, temporaires, concernent surtout les jeunes et peuvent se prévenir avec du paracétamol
Quid du timing de livraison ?
Invité vendredi d'Europe 1, Pascal Canfin, président français de la commission santé et environnement du Parlement européen, est revenu sur l'audition des représentants de l'industrie pharmaceutique qui s'est tenue jeudi soir au Parlement. "Tous les laboratoires s'organisent pour être au rendez-vous du point de bascule du mois de mai, où nous serons en capacité d'avoir vacciné toutes les personnes vulnérables", se félicite-t-il.
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Le seul bémol, ajoute-t-il, vient du laboratoire AstraZeneca, dont le patron Pascal Soriot "a encore été incapable de s'engager formellement au fait que son laboratoire respectera les engagements pris pour le deuxième trimestre, à savoir livrer 180 millions de doses sur mars-avril-mai, et donc de quoi vacciner au moins 90 millions d'Européens". Le laboratoire, a-t-il martelé, "doit tenir ses engagements". Fin janvier, AstraZeneca avait annoncé ne pouvoir livrer aux pays de l'Union européenne que 40 millions de doses au 1er trimestre, sur les 120 millions promises.