C'est un cri d'alarme que lance l'ONG WECF dans une étude parue lundi. Women in Europe for a Common Future (WECF) a passé au crible 341 produits cosmétiques pour bébés en juillet et août 2015, vendus en France dans les pharmacies, parapharmacies, supermarchés, mais aussi dans les magasins biologiques. Et les résultats ne sont pas toujours rassurants.
Les lingettes en ligne de mire. Les résultats de cette enquête montrent qu'une large majorité de produits, 299 sur 341, sont composés d'ingrédients à "risque élevé". On retrouve en effet un allergène par contact (la méthylisothiazolinone ou MIT) dans 19 produits, dont sept lingettes, un conservateur soupçonné d'effets toxiques sur la reproduction (le phénoxyéthanol) dans 54 produits, dont 26 lingettes, ainsi que des parfums dans 226 produits, "impliquant des risques potentiels d'allergies", s'inquiète WECF. Les ingrédients incriminés se retrouvent très souvent dans les lingettes.
La peau du bébé est fragile. Dès décembre 2012, la Société française de dermatologie avait révélé que le MIT, conservateur très largement utilisé dans les cosmétiques en remplacement des parabens (eux-mêmes accusés d'être des perturbateurs endocriniens), entraînait un nombre croissant d'irritations et d'eczémas. En septembre 2014, Bruxelles avait d'ailleurs imposé de réduire son usage sans toutefois l'interdire. WECF demande "l'interdiction des trois ingrédients à risque élevé dans tous les cosmétiques destinés aux enfants de moins de trois ans". Car la peau du bébé et du jeune enfant est particulièrement fragile.
En octobre 2013, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir avait passé au ban d'essai 27 lingettes pour bébés et avait constaté que 94% des lingettes testées pourraient être nocives.