Alors qu'un élargissement des publics prioritaires pour la vaccination contre le coronavirus est prévu à partir de lundi, plusieurs hôpitaux, notamment en région parisienne, n'ont pas attendu la fin du week-end pour commencer à administrer le vaccin à certains membres de leur personnel soignant.
Quelques médecins ou infirmiers de plus de 50 ans ont commencé à se faire vacciner contre le Covid-19 dès ce week-end, sans attendre l'accélération promise de la campagne de vaccination à partir de lundi. Les injections pour les soignants ont démarré notamment à Nancy et dans les hôpitaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, en Île-de-France, où s'est rendu Europe 1.
"Aujourd'hui c'est un box, demain il y en aura deux, après-demain encore plus..."
Une cinquantaine de soignants ont été vaccinés samedi à l'Hôtel-Dieu de Paris. Une cinquantaine d'autres le seront dimanche, un par un dans un petit box du service des urgences. Si la machine se met tout juste en route, c'est un début que tient à saluer Frédéric Batteux, le responsable médical de l'Hôtel-Dieu. "Aujourd'hui c'est un box, demain il y en aura deux, après-demain encore plus. Il y a un vrai engouement, un élan vaccinal qu'il ne faut pas briser", assure-t-il auprès d'Europe 1. "Il faut pouvoir y répondre de manière extrêmement large sur l'ensemble des professionnels de santé de plus de 50 ans."
L'APHP tient à passer à la vitesse supérieure, explique la professeur Claire Pouillard de la direction des Hôpitaux de Paris, ce qui explique cette avance par rapport au calendrier national de vaccination. "En 48 heures, il a été décidé, avec la direction générale de l'Assistance publique, de mettre en place ce centre pour montrer l'exemple, et pour qu'un certain nombre de membres du personnel aient la possibilité de se faire vacciner", indique-t-elle. "C'est un vrai coup d'accélérateur. D'ici la fin de la semaine prochaine, tous les centres hospitaliers de l'Assistance publique auront des centres de vaccination pour leur personnel soignant", salue-t-elle.
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Une bonne stratégie, mais une mise en route trop timide
"La stratégie de vaccination qui a été définie par le gouvernement est la bonne. Dans une première phase on vaccine les patients fragiles, on sauve des vies, [...] et dans une deuxième phase on fait de la vaccination de masse. [...] Simplement, ce qui est embêtant actuellement, c'est que dans la première phase on s'entoure d'un luxe de précautions qui fait que l'on retarde tout", explique au micro d'Europe 1 Frédéric Adnet, le directeur médical du SAMU de Seine-Saint-Denis. "Il faut absolument accélérer le mouvement, simplifier les procédures", martèle-t-il.
Décupler le nombre de vaccinés
Dimanche soir, le ministre de la Santé, Olivier Véran, doit réunir tous les directeurs des agences régionales de santé à 19 heures pour envisager une accélération de la vaccination. À partir de lundi, les injections pour les soignants de plus de 50 ans et ceux avec des comorbidités devraient être généralisées à l'ensemble du pays. De quoi décupler le nombre de vaccinés en France, car pour l'instant seul 0,0006% des Français sont vaccinés, un taux ridiculement faible par rapport à la plupart de nos voisins européens.