À partir du 15 septembre, l’ensemble du personnel soignant devra être vacciné pour exercer. Et les hôpitaux enregistrent des hausses de prises de rendez-vous par les professionnels pour recevoir une injection, souvent uniquement par peur des sanctions. Europe 1 s’est rendu dans le centre vaccinal de l’hôpital AP-HP Antoine-Béclère à Clamart, en région parisienne, pour rencontrer ces récalcitrants.
Derrière son masque, Emma baisse les yeux. Infirmière à l'hôpital Antoine-Béclère, elle reçoit sa première dose. Elle fait partie des vaccinés de dernière minute : ces soignants qui ont finalement accepté la piqûre, à contrecœur. "On nous a fait comprendre que nous les soignants, on n'avait plus trop le choix que de se faire vacciner si on voulait continuer d'exercer", dit-elle au micro d'Europe 1. "J'ai attendu le dernier moment, j'avais une petite réticence. C'est surtout les effets secondaires à long terme que je redoutais".
"Il ne reste que 400 personnes à aller chercher. Je pense qu'on va y arriver"
Des soignants réticents, Joëlle en a vaccinés plus qu'elle l'imaginait. Cette infirmière du centre est fatiguée de devoir sans cesse tordre le cou aux idées reçues. "C'est épuisant", souffle-t-elle. "Jusqu'au 30 juin, j'ai fait la vaccination. C'était dix minutes, c'était bien. Et là, depuis que j'ai repris, le 15 juillet, j'ai des consultations qui vont jusqu'à une demi-heure. Parce qu'il faut expliquer comment fonctionne le vaccin, quels effets il peut y avoir... C'est beaucoup plus long."
Aujourd'hui, 18 personnes se sont fait vacciner. Le docteur Renato Fior, référent vaccination pour l'hôpital, est confiant : "On atteint 80% des professionnels de Béclère qui sont vaccinés", dit-il. "Il ne reste que, entre guillemets, 400 personnes à aller chercher. Je pense qu'on va y arriver." L'hôpital est clair : au 15 septembre, il suivra la loi quitte à licencier les non-vaccinés.