L'heure est aux mesures. La première sera appliquée dès demain avec le retour du port du masque obligatoire à l'école dans 39 départements. Dans ce contexte, Emmanuel Macron s'adressera aux Français mardi soir à 20 heures. Le président abordera la crise sanitaire avec sans doute l'objectif de redonner un coup de fouet à la campagne vaccinale. L'une des pistes étudiées serait une troisième dose généralisée à tous car les chiffres sont mauvais. Moins de la moitié des personnes éligibles, les plus de 65 ans et les plus fragiles, ont reçu cette dose de rappel. 500.000 doses sont injectées chaque semaine alors que ce chiffre pourrait atteindre deux millions.
"Les gens sont peu motivés pour faire une troisième dose, ou plus exactement une injection de rappel, parce qu'ils pensent que le risque n'est pas très important", explique Jacques Battistoni, président du premier syndicat de médecins généralistes. "Je crois que la crainte de la maladie suscite le plus facilement la motivation des gens." Il attend mardi un message fort du président.
"Pas à l'abri d'une cinquième vague"
Pour le généraliste, "il ne s'agit pas de faire peur pour faire peur, mais il faut rappeler que l'on n'est pas à l'abri d'une cinquième vague, même si ça ne démarre pas très vite", détaille-t-il, avant de rappeler que "les chiffres montent quand même". Une seule solution selon Jacques Battistoni : "L'épidémie repart un petit peu et l'un des meilleurs moyens de la stopper, et d'éviter la contamination des uns des autres", donc l'immunité collective.
L'annonce vendredi de l'allocution d'Emmanuel Macron a déjà des effets. Le jour même, 63.000 personnes ont pris rendez-vous sur Doctolib pour une troisième dose de vaccin anti-Covid. Jean Castex a également évoqué le conditionnement du pass sanitaire à la troisième dose. "C'est prématuré", répond le médecin généraliste. La priorité absolue va, selon lui, aux plus fragiles.