Une centaine de médecins demande au gouvernement de rendre la vaccination contre le Covid-19 obligatoire pour les soignants des hôpitaux et des Ehpad "avant le début du mois de septembre", dans une tribune publiée sur le site du Journal du dimanche.
Concertation sous pression : alors que le Premier ministre Jean Castex doit recevoir à partir de lundi les chefs de file du Parlement et des élus locaux pour aborder, entre autres, la question de l'obligation vaccinale des soignants, plusieurs médecins mettent leur poids dans la balance.
Et non des moindres. Parmi les 96 signataires du texte, on retrouve plusieurs chefs de service des Hôpitaux de Paris (AP-HP) révélés par la crise sanitaire, comme les infectiologues Karine Lacombe et Gilles Pialoux, le réanimateur Bruno Mégarbane et la diabétologue Anne Gervais, mais aussi l'ancien directeur de Santé publique France François Bourdillon, ou encore l'ancien président des doyens des facs de médecine Jean Sibilia.
"Éviter une quatrième vague"
Ces praticiens réclament au gouvernement "de prendre dès à présent la décision d'obligation vaccinale" pour tout salarié d'un Ehpad ou d'un hôpital "(s')exposant ou exposant les personnes dont elle est chargée à des risques de contamination" au Covid-19. Afin d'"éviter une quatrième vague", ils lui demandent "de mettre en œuvre les dispositions nécessaires pour que l'application de cette décision soit effective avant le début du mois de septembre".
Ces derniers jours, la progression rapide du variant Delta a poussé l'exécutif à relancer ce débat déjà soulevé en mars. Les taux de vaccination ont depuis progressé, mais restent encore insuffisants: 57% dans les Ehpad, 64% à l'hôpital selon la Fédération hospitalière de France (FHF).
Objectif de 80%
Le ministre de la Santé Olivier Véran leur a fixé mardi un objectif de 80% "d'ici le mois de septembre", faute de quoi le Covid serait ajouté à la liste légale des vaccins obligatoires pour les soignants - diphtérie, tétanos, poliomyélite, hépatite B.
Mais trois jours plus tard, il s'est dit favorable à un calendrier plus resserré : "S'il y a une loi, je souhaite qu'elle soit examinée et adoptée par le Parlement le plus tôt possible, pourquoi pas dès le mois de juillet".