"La machine pousse de l’air. C’est une pression, un volume. Si la pression diminue, c’est qu’il y a une fuite quelque part". Infirmière au centre hospitalier de Confolens, Manon Hasquin décrit le fonctionnement d’un respirateur à ses collègues qui, comme elle, s’apprêtent à venir grossir les rangs des soignants qui s'occupent des patients atteints du Covid-19 dans les hôpitaux bondés de région parisienne.
Cette formation d'urgence a été mise en place pour des volontaires. Dimanche après-midi, quatre infirmières et une aide soignante ont ainsi passé en revue les situations auxquelles elles allaient devoir faire face et appris comment y répondre de manière immédiate et professionnelle. Europe 1 était présente.
"Les protocoles de surveillance sont différents"
Cette formation express, qui rappelle les principes de la réanimation et de la médecine de catastrophe, est encadrée par le professeur Michel Chauley, médecin urgentiste. "Elles vont se retrouver face à des patients qui sont intubés et ventilés, et les protocoles de surveillance sont différents de ceux qu'on peut avoir dans un service de soins continus", explique-t-il.
"Elles vont aussi devoir répondre à de multiples alarmes qui sont susceptibles de déclencher un stress, surtout sur de jeunes infirmières qui n'ont pas été confrontées à cela antérieurement." Face à des patients lourds ou en soins critiques, ces cinq volontaires devront faire preuve d’analyse et de rigueur, et seront les yeux, les oreilles et les mains des médecins réanimateurs, précise le professeur Chauley.
Gérer son stress, et gérer celui de son patient
“J'ai peur, comme tout le monde. Maintenant, une fois cette peur analysée, il faut passer à autre chose", confie Manon Hasquin qui est la première à partir pour la capitale. "Pour moi, un bon infirmier en réanimation, c'est un infirmier qui est capable de gérer son stress, de gérer le stress de son patient, et la complexité d'une situation."
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Arrivée à Paris lundi matin, Manon a été affectée à l’hôpital Henri Mondor de Créteil. Elle y épaulera les équipes soignantes pendant au moins deux semaines.