L'histoire semble se répéter. Alors que le Covid-19 devait être (enfin) vaincu, après de multiples restrictions et la montée en puissance de la vaccination, les chiffres semblent à nouveau se dégrader en France du fait, notamment, de l'apparition des variants, dont le désormais tristement fameux variant Delta. Au point que certains spécialistes appellent à la plus grande prudence. Pour l'épidémiologiste Dominique Costagliola, invitée sur Europe 1 samedi, les pouvoirs publics doivent envisager de "revenir sur les mesures levées le 30 juin".
Remettre des jauges et insister sur l'aération
"Ce qu'on voit à l'heure actuelle, c'est une augmentation de l'incidence assez considérable chez les jeunes, en particulier les 20-29 ans, et cela dans un très grand nombre de départements de France métropolitaine", souligne celle qui est aussi directrice de recherche à l'Inserm. "Il faut sans doute revenir sur un certain nombre des mesures levées le 30 juin pour espérer revenir dans une zone plus calme, le temps qu'on puisse mieux développer la vaccination."
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Dominique Costagliola pense notamment aux jauges, qui "ont été levées dans les restaurants, les cinémas". "C'est sans doute par ça qu'il faut commencer", estime-t-elle. "Et je pense qu'il faut recommuniquer sur l'importance du masque à l'intérieur." Autre cheval de bataille, selon la spécialiste : insister "sur l'importance de l'aération et de la mesure de CO2 pour vérifier qu'on a un niveau d'aération suffisant".
"On a moins bien vacciné les personnes à risque"
Une mesure barrière qui a jusqu'ici été négligée dans les communications gouvernementales, rappelle l'épidémiologiste. "Les restaurants sont forcément un endroit où on ne porte pas de masque, donc ce qui est important, c'est l'aération", souligne-t-elle, juste après avoir cité comme lieu "possible" de contamination les festivals, même en plein air, puisqu'on "va rester longtemps à côté des autres sans masque".
Enfin, Dominique Costagliola insiste sur la nécessité d'accentuer encore la vaccination, notamment des personnes "les plus à risque", si on veut enfin se débarrasser durablement du coronavirus. "On a plutôt moins bien vacciné [ce public] si on se compare à tous nos voisins", rappelle-t-elle.