Coronavirus : en réanimation, "une situation délicate jusqu'à mars, voire mai 2021"

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Joanna Chabas, édité par Pauline Rouquette

Les chiffres du coronavirus en France sont mauvais. Parmi les 850 nouveaux patients hospitalisés pour Covid-19, 100 ont été admis en service de réanimation. Une situation qui inquiète les soignants, épuisés par la première vague et toujours en manque d'effectifs. Contacté par Europe 1, le professeur Djillali Annane, de l'hôpital Poincaré de Garches, affirme qu'il va être "compliqué de gérer à nouveau une telle situation".

Les chiffres du Covid-19 continuent de s'envoler : plus de 13.000 nouveaux cas de contamination enregistrés en 24 heures, vendredi, 123 décès et 850 nouvelles hospitalisations. Mais parmi les chiffres du dernier bilan, une donnée est particulièrement inquiétante : l'augmentation du nombre de patients admis en réanimations (+100). Une situation qui inquiète particulièrement les professionnels de santé, encore "groggy" après l'épreuve de la première vague, et toujours en sous effectif.

"Jusqu'à mars, voire jusqu'à mai 2021"

"Il y a 15 jours, c'était moins d'un tiers des patients qui étaient atteints de Covid, et aujourd'hui c'est plus de la moitié des patients", explique le professeur Djillali Annane, chef du service de médecine intensive et réanimation de l'hôpital Poincaré de Garches, au micro d'Europe 1. "On note une accélération des cas graves, presque la totalité des patients qui sont admis pour Covid sont intubés et sous coma artificiel", poursuit-il.

Une fois le constat posé, vient ensuite l'inquiétude et les nombreuses interrogations quant à demain. "On est dans une situation qui ne va pas être simple, notamment parce que nous manquons d'effectif, de soignants... On ne voit pas, aujourd'hui, d'où pourraient venir les renforts", déplore le médecin. Selon lui, si le nombre de cas sévères continue d'augmenter dans les prochains jours, il va être compliqué pour les soignants de gérer à nouveau une telle situation. Face à ces nouveaux chiffres, décourageants, le professeur Djillali Annane se montre peu optimiste. "J'espère que me tromper, mais je crois qu'on est partis pour être dans une situation délicate jusqu'à mars, voire jusqu'à mai 2021."