Covid-19 : faut-il s'inquiéter du nouveau variant XEC qui se propage en Europe ?

Covid-19 : faut-il s'inquiéter du nouveau variant XEC qui se propage en Europe ? © PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
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Alexandre Bozio

XEC, c'est le nouveau sous-variant de Covid-19. Alors que les symptômes semblent être les mêmes que lors des précédentes mutations, reste à savoir si la nouvelle campagne de vaccination qui débute dans les prochaines semaines sera efficace.

L'automne approchant, les chercheurs annoncent avoir découvert un nouveau sous-variant du Covid-19 . Appelée XEC, cette mutation est déjà apparue dans plusieurs pays européens comme le Royaume-Uni ou le Danemark, la Slovénie, mais aussi aux États-Unis. Cette variante résulte d’une combinaison hybride entre deux sous-variant de la tristement célèbre famille Omicron précédemment découverts, à savoir KS.1 et KP.3. C'est d'ailleurs ce dernier qui avait créé la dernière reprise épidémique. 

Quelle réponse vaccinale ? 

Même si les symptômes associés à ce sous-variant semblent sensiblement les mêmes que lors de la circulation des précédents variants à savoir : fièvre, maux de gorge, toux, perte d’odorat, perte d’appétit et courbatures, la question qui se pose porte évidemment sur l'efficacité des vaccins vis-à-vis de ce nouveau variant . Alors que la prochaine campagne vaccinale doit démarrer dans les prochaines semaines, "on ne peut pas répondre en anticipation de l'efficacité vaccinale", explique Benjamin Davido, chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital de Garches.

"Mais la bonne nouvelle, c'est que les vaccins ont été mis à jour avec le variant JN.1  dont découlait notamment le variant KP.3. Comme ce nouveau sous-variant (XEC) est une recombinaison à partir de KP.3, on peut se dire que si on se projette à l'automne prochain, cette anticipation de mise à jour vaccinale va permettre d'avoir des anticorps beaucoup plus neutralisant". Par ailleurs, il est possible que ce nouveau sous-variant ait un pouvoir de contagiosité important. En effet, la recombinaison entraine logiquement plus de risque de transmission, car cela permet d'échapper plus facilement à l'immunité. Mais soyons rassurés, pour l'instant, les données qui sont fournies par le CDC (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, ndlr) aux États-Unis ne montrent pas de forme plus grave. 

Vers des mises à jour annuelles du vaccin

Néanmoins, l'infectiologue insiste sur un point. "On n'a aucune diminution du pourcentage de tests PCR positifs et donc de la circulation du virus depuis le début de l'été, et cela, c'est inédit. Ça ne veut pas dire qu'on va partir de très haut et se retrouver extrêmement haut, mais ça veut dire que le virus a justement retrouvé du sang frais". Pour Benjamin Davido, il y a des grandes chances, qu'au même titre que la grippe, on s'inscrive sur un besoin d'un vaccin spécifique et d'une mise à jour chaque automne. 

De plus, le fait de ne plus être dans une situation critique ne signifie pas que le virus a disparu, d'où l'importance de continuer à être attentif aux campagnes de vaccination. "On est dans une période qui suit le moment le plus critique de la circulation de ce virus et où il n'y a plus de phénomènes de saturation des hôpitaux. Mais paradoxalement, on est toujours sous la menace de ce virus au même titre que l'on est toujours sous la menace de la grippe chaque année".