Alors que de nombreuses interventions sont déprogrammées dans les hôpitaux en raison de la pandémie de Covid-19, des associations de patients et de proches de malades alertent, mardi dans une tribune publiée dans Le Monde, sur les conséquences de ces déprogrammations sur l'état de ces patients dont les opérations sont jugées "non urgentes".
"Si c'est déprogrammé, c'est que ce n'est pas important"
Selon les termes des autorités sanitaires, ce sont des interventions non-urgentes qui sont déprogrammées dans les hôpitaux pour faire de la place aux malades du coronavirus. Mais pour ces patients qui attendent une transplantation rénale - ceux qui ont dû patienter l'an dernier à cause de la pandémie, ou ceux qui souffrent le martyre en attendant d'être opéré d'une hernie discale -, cette attente est incompréhensible.
Autre variable d'ajustement dans les déprogrammations, les reconstructions mammaires pour les femmes qui ont eu un cancer du sein. Ces derniers jours, les signalements se sont multipliés. "C'est inacceptable", fustige Céline Lis-Raoux, directrice de l'association RoseUp. "Si c'est déprogrammé, c'est que ce n'est pas important. Et d'ailleurs, beaucoup de nos adhérents nous le disent : ce qui les rend malheureux, c'est que quand ils sont déprogrammés, parfois pour la troisième ou la quatrième fois, d'un coup de téléphone la veille pour le lendemain, on leur dit 'c'est de l'esthétique, ce n'est pas grave'", développe-t-elle. "La reconstruction d'un sein c'est de la reconstruction, ça dit bien ce que ça veut dire : il ne s'agit pas d'un truc esthétique, il s'agit de retrouver son intégrité physique."
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À Paris et Marseille, plus de 40% des chirurgies sont actuellement déprogrammées et cela devrait augmenter très vite dans les jours à venir. Dans les Hauts de France, une opération sur deux est reportée actuellement. Et là aussi, avec l'afflux de patients Covid, toutes ces déprogrammation vont se multiplier.