Le conseil scientifique, qui guide le gouvernement français pendant la pandémie de Covid-19, préconise "une obligation vaccinale pour les soignants" parmi les mesures pour faire face à la progression rapide du variant Delta. Dans un nouvel avis paru vendredi, le conseil se dit également favorable à un abaissement de la jauge (actuellement fixée à 1.000 personnes) pour les événements soumis à un pass sanitaire (vaccination ou test négatif) et à des "mesures partielles de restrictions" dans les zones géographiques les plus touchées, "y compris en juillet et août".
Le gouvernement planche sur un projet de loi qui pourrait être adopté avant la fin juillet et inclure cette obligation. Le conseil scientifique estime qu'elle "pourrait être étendue à d'autres catégories, comme les aidants, le personnel des services à la personne ou l'ensemble des professionnels (non sanitaires) exposés et exposant à un risque pour autrui".
Un taux de couverture vaccinal "trop bas" chez le personnel des EHPAD
Dans son avis, l'instance s'inquiète d'un taux de couverture vaccinale encore "trop bas, parmi les personnels du secteur médicosocial en contact avec des personnes âgées et/ou handicapées en EHPAD, établissements spécialisés ou en ville", soulignant que "seuls 40% du personnel des EHPAD, public ou privé, seraient vaccinés avec une grande hétérogénéité territoriale".
Le conseil se dit également préoccupé par le niveau de vaccination des "plus de 60 ans et des personnes à risque entre 40 et 60 ans", et des "personnes jeunes à risque et en particulier obèses", alors que "selon les dernières données disponibles, seules 50% des personnes seraient vaccinées".
La menace d'une quatrième vague
Le conseil avertit, dans son avis, qu'une "quatrième vague liée au variant Delta pourrait survenir rapidement, avec un retentissement sur le système de soins, malgré un niveau élevé de vaccination", qu'il juge encore "insuffisant". "L'épidémie ne pourra être contrôlée qu'avec 90% à 95% de personnes vaccinées ou infectées", un niveau "supérieur" aux précédents compte-rendus en raison de la transmission accrue des nouveaux variants, souligne le conseil.