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Les indicateurs de l'épidémie de coronavirus se dégradent jour après jour en France, avec un record de plus de 52.000 cas enregistrés dimanche. Invité d'Europe 1, lundi matin, le professeur Bruno Mégarbane, ​chef de service réanimation médicale et toxicologique à l'hôpital Lariboisière, livre ses observations sur la situation actuelle.
INTERVIEW

Comment le gouvernement va-t-il réagir face à la montée de la seconde vague de coronavirus en France ? Les différents indicateurs de l'épidémie, en amont (taux d'incidence, positivité) comme en aval (nombre de réanimations, décès), continuent de se dégrader jour après jour. Et pour l'heure, impossible de savoir si le couvre-feu entré en vigueur il y a une dizaine de jours est efficace. C'est la raison pour laquelle le professeur Bruno Mégarbane, ​chef de service en réanimation médicale et toxicologique à l'hôpital Lariboisière, anticipe, lundi sur Europe 1, un couvre-feu abaissé à 19 heures cette semaine, avec d'autres restrictions.

"Dans un premier temps, le gouvernement aura probablement recours à des mesures plus strictes de couvre-feu, à l'abaissement du temps de début, probablement vers 19 heures, à un renforcement du télétravail et à une restriction sur les Ehpad", énumère le spécialiste.

Le "compromis" du couvre-feu

Le gouvernement doit faire le point, en milieu de semaine, sur les nouvelles réponses à apporter pour limiter la croissance des courbes de l'épidémie. Jean Castex, Olivier Véran, Jean-Michel Blanquer et les autorités sanitaires pourraient, de la même manière, obliger les enfants de moins de 11 ans à porter le masque à l'école, prévoit le Pr Bruno Mégarbane.

Selon le spécialiste, "le confinement est la méthode la plus radicale pour casser les chaînes de contamination et effondrer le nombre de nouveaux cas pour permettre à l'hôpital de souffler". Mais dans le même temps, "tout le monde sait qu'un confinement plus ou moins strict aura des conséquences sociales et économiques. Le gouvernement avait choisi ce couvre-feu comme compromis entre les problématiques sanitaires et socio-économiques".

Fermer les écoles, "une catastrophe"

Le professeur Bruno Mégarbane insiste également sur la nécessité "d'adapter" un reconfinement éventuel "à la situation épidémiologique de chaque territoire", avec des restrictions "localisées à une zone où le virus circule de façon importante".

Le chef de service en réanimation médicale souhaite surtout que ce reconfinement, qui n'est pas exclu par le gouvernement, "préserve l'ouverture des écoles et des universités. Si on était amenés à fermer les écoles en plein milieu de l'hiver, ce serait une catastrophe pour les plus jeunes."