La Haute autorité de santé (HAS) "maintient sa recommandation de restreindre l'utilisation" du vaccin contre le Covid-19 d'AstraZeneca "aux personnes âgées de 55 ans et plus", mais réaffirme mercredi son "utilité incontestable". Saisie par le ministre de la Santé Olivier Véran sur l'opportunité d'élargir l'utilisation de ce vaccin à l'ensemble des adultes, malgré le risque très rare de graves thromboses atypiques, l'autorité sanitaire "a réévalué" son avis de la mi-mars "à la lumière de nouvelles données sur la balance bénéfice/risque et des travaux du Comité scientifique temporaire" mis en place par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
"Risque de complication" pour les plus jeunes
Ce comité, qui a présenté ses conclusions mercredi, a émis des réserves" quant à l'administration du vaccin d'AstraZeneca "chez les plus jeunes au vu du risque de complication (...) et du bénéfice individuel attendu plus limité".
"L'utilité incontestable du vaccin d'AstraZeneca pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 doit être mise en regard de chaque situation individuelle en prenant en compte le bénéfice à être vacciné et les risques d'effets indésirables, très rares mais graves", explique la HAS dans son avis. Or un "point de basculement du rapport bénéfice/risque individuel" se produit "à partir de 50-55 ans", montrent des modélisations réalisées par l'Institut Pasteur "à partir de la situation épidémique française et de la disponibilité d'alternatives vaccinales (vaccins à ARNm)".
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Même recommandation pour le vaccin Janssen
Au-delà de cet âge, "les risques de thromboses atypiques diminuent fortement tandis que les bénéfices associés à la protection vaccinale (hospitalisations, décès évités) commencent à croître de façon significative", ajoute l'autorité. En revanche, alors que la Norvège vient d'annoncer mercredi qu'elle renonçait totalement au vaccin d'AstraZeneca, suivant l'exemple du Danemark, la HAS "réaffirme" que son utilisation "reste indispensable dans le contexte actuel en France pour freiner la dynamique de l'épidémie, limiter le nombre de décès dus à la Covid-19 et prévenir la saturation des services hospitaliers".
Concernant le vaccin Janssen, qui utilise la même technologie à adénovirus et est utilisé en France depuis fin avril, il n'y a pas encore "d'éléments suffisants pour recommander une modification des mesures conservatoires prises par le gouvernement", limitant son utilisation "aux plus de 55 ans", précise la HAS.