Des Marseillais récalcitrants au vaccin, il y en a beaucoup, comme partout en France. Mais Chantal fait figure d'exception. À 65 ans ce jour-là, elle a reçu sa toute première dose de vaccin contre le Covid-19. "Ils sont tous vaccinés chez moi, sauf moi : mes enfants, Maman... J'étais la seule à ne pas être vaccinée, donc j'ai fini par accepter." Dans cet établissement de vaccination de l'hypercentre de la deuxième ville de France, la quasi-exclusivité des demandes de rendez-vous concerne les doses de rappel.
"En général, les gens qui sont passés à travers la première dose sont réellement opposés à ça et ils se sont donné les moyens jusqu'à présent de ne pas le faire", détaille le docteur Giraud sur place, qui ne s'attend pas à procéder à beaucoup de primo-injections. "Je ne pense pas qu'au niveau des premières doses il y ait un afflux massif de vaccins à faire."
45% de vaccinés dans les quartiers nord
Autre combat, autre discours dans les quartiers nord où seule 45% de la population est vaccinée. "C'est un travail très, très ingrat d'aller toquer chez les gens, de parler avec eux et d'essayer de déconstruire", assure Yazid Attalah, le président de l'association Santé et environnement pour tous. Il se bat contre des réticences très marquées ici, mais ne perd pas espoir : "On est sur cette semaine à 300 personnes vaccinées, 40% de primo-vaccinés, donc ça veut dire qu'on gagne une part de marché supplémentaire au niveau de la vaccination."
Il y a également un autre retard à rattraper, il le déplore, auprès de personnes âgées isolées qui sont totalement sorties des radars sanitaires.