Covid-19 : les solutions d'un médecin biologiste pour désengorger les laboratoires

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Face à des laboratoires engorgés par la demande de tests, le professeur Jean-Claude Azoulay expose au micro d'Europe 1 ses mesures pour fluidifier le système et mieux lutter contre l'épidémie de coronavirus. Selon le vice-président du Syndicat national des médecins biologistes, il est indispensable de prioriser les tests.
INTERVIEW

Jour après jour, les files d'attente grossissent devant les laboratoires qui réalisent des tests PCR contre le coronavirus. "La moyenne du retard pour rendu de résultat est de l'ordre de une semaine", explique mardi sur Europe 1 le professeur Jean-Claude Azoulay, vice-président du Syndicat national des médecins biologistes. Le professionnel du secteur, qui déplore un véritable "engorgement" malgré les grandes capacités de tests, lance au micro de Sébastien Krebs quelques pistes pour réduire les délais de résultat pour les patients.

L'enjeu des tests en 24 heures

"Il faut absolument qu'on se remette en place pour rendre des résultats en 24 heures. C'est indispensable pour pouvoir lutter contre l'épidémie et éviter une reprise", affirme le Pr Jean-Claude Azoulay. La première solution qu'il préconise consiste à ne pas procéder aux tests trop longtemps après le prélèvement. "Il me semble inutile de faire tous les résultats de plus de quatre jours", estime-t-il. "Tant qu'on va regarder derrière nous et réaliser chaque jour des tests sur des prélèvements qui ont été faits quatre, cinq, six ou sept jours avant, on ne pourra pas réagir à l'épidémie."

Le vice-président du Syndicat national des médecins biologistes propose, pour les personnes qui se sont faites tester, qu'elle fassent partie "de prioritaires de catégorie 2 pour bénéficier, si elles le désirent, d'un test PCR rapide en 24 heures, qui permettra de remettre les pendules à l'heure", détaille le spécialiste.

Le médecin au centre du jeu ?

Quant aux prioritaires de catégorie 1, qui sont les personnes symptomatiques, "il est indispensable d'avoir un test avec une réponse dans les 24 heures". Pour ces personnes, "on va mettre des créneaux horaires pour les patients que le gouvernement a définis comme prioritaires. Pour ces patients, on aura suffisamment de tests parce qu'on a des capacités journalières de 220.000" prélèvements, assure le Pr Jean-Claude Azoulay. Les personnes qui doivent voyager et donc fournir un test négatif au coronavirus viennent ensuite.

Enfin, "si on n'a rencontré personne, si on ne voyage pas, si on reste chez soi, ce n'est pas la peine de prendre le risque de faire une queue pour ça", rappelle le Pr Jean-Claude Azoulay. Dans tous les cas, indique le professionnel, il faut "qu'on mette le médecin au milieu de l'échiquier pour pouvoir canaliser les demandes", avec de possibles ordonnances pour des tests réalisés des créneaux horaires spécifiques.