Dans une étude du CNRS publiée au début du mois, deux chercheurs spécialisés sur les questions de pollution de l’air ont montré que les villes les plus polluées en Europe de l’Ouest sont celles qui ont connu le taux de mortalité le plus élevé pendant l’épidémie de Covid-19.
Deux courbes se superposent
À Paris, au printemps 2020 : les courbes de mortalité du Covid-19 et celles de la pollution de l'air se superposent. "Plus nous avons des pics de pollution aux particules fines, plus on va avoir dans la semaine qui suit une augmentation très forte de la mortalité liée à l'activité", explique Jean-Baptiste Bernard, directeur de recherche au CNRS, à l'origine de cette étude.
"A contrario, lorsque le pic de pollution va s'arrêter, une à deux semaines après on voit une descente importante de la mortalité. Ce phénomène d'évolution de l'activité par rapport à la pollution semble universel."
Le phénomène se confirme en Europe
À Paris comme dans 31 autres villes de l'Ouest de l'Europe le phénomène se confirme et s'explique même scientifiquement. "La pollution a permis au Covid de pénétrer dans les poumons des gens et c'est là que le Covid fait des dégâts. Il y a une pénétration accrue du virus parce que les muqueuses sont fragilisées par la pollution", assure Isabella Annesi-Maesano est directrice de recherche à l'Inserm.
+10% de mortalité par microgramme par mètre cube de particules fines supplémentaires : des chercheurs appellent les pouvoirs publics à agir au plus vite afin de réduire les niveaux de pollution des grandes villes.