Invité d'Europe Soir, jeudi, l'épidémiologiste Antoine Flahault a réagi aux déclarations de Jean Castex sur le statu quo du confinement pour au moins deux semaines. Pour le directeur de l'Institut de la santé globale de l’université de Genève, "c'est certainement le bon choix" pour les deux semaines à venir.
L'annonce était prévisible : Jean Castex a indiqué jeudi soir que le confinement imposé pour juguler l'épidémie de coronavirus serait inchangé pour au moins deux semaines. Pour le Premier ministre, la récente tendance à la baisse du nombre de cas positifs est "fragile" et "à confirmer". Antoine Flahault, épidémiologiste et invité d'Europe Soir, estime que "c'est certainement le bon choix, car on est au sommet" de la seconde vague de Covid-19 en France.
"Maintenir cette pression collective"
Pour le directeur de l'Institut de la santé globale de l’université de Genève, en Suisse, "la bonne nouvelle est qu'on a atteint ce sommet et qu'elle commence déjà à redescendre". Cela n'implique pas, selon lui, un desserrement des contraintes actuelles : "Il faut maintenir cette pression collective sur le virus en ayant le moins d'interactions possibles, jusqu'à ce qu'on ait repris le contrôle de l'épidémie", insiste-t-il.
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S'il faut donc poursuivre les efforts décidés il y a près de deux semaines pour l'ensemble du territoire, l'espoir est permis, comme l'ont noté de nombreux spécialistes depuis le début de la semaine. Et ce malgré des chiffres toujours en hausse pour les hospitalisations et les réanimations.
L'Irlande prise en exemple
Le professeur Antoine Flahault prend l'exemple de l'Irlande, qui a décidé de se reconfiner quelques jours avant la France face à la recrudescence de cas et d'hospitalisations. "Les Irlandais ont mis à peu près 15 jours pour dévaler la pente et revenir dans cette zone de sécurité dont je parle", estime-t-il. En France, "c'est possible si on arrive à descendre à un taux de reproduction de l'épidémie valeur 0,7 ou 0,6", alors que le "R0" vient provisoirement de passer sous la barre de 1 dans notre pays.
Jeudi soir, Jean Castex a souhaité "pouvoir permettre un nouvel allégement" pour les vacances de Noël, tout en jugeant "pas raisonnable d'espérer pouvoir organiser de grandes fêtes" de fin d'année. De son côté, Antoine Flahault n'évacue pas la possibilité de retrouvailles en famille "si on est en décrue complète" et sous conditions : "Dehors, on n'a pas de risque de transmission", explique-t-il. "On peut aussi se voir pas très longtemps et ventiler davantage de locaux."