Covid long : "On est confinés dans notre corps depuis 14 mois"

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Anne Le Gall édité par Léa Leostic , modifié à

Selon une étude publiée lundi, 60% des patients atteints du Covid-19 qui ont été hospitalisés souffrent encore d'au moins un symptôme six mois plus tard. Ils souffrent le plus souvent de maux de tête, de fatigue, ont des difficultés respiratoires et ne parviennent pas à retrouver leur vie d’avant. Europe 1 a rencontré Florence, qui fait partie de ces malades atteints de Covid long.

Selon une étude de l'Inserm publiée lundi, 60% des patients hospitalisés car touchés par le Covid-19 souffrent encore d'au moins un symptôme six mois plus tard. 24% d’entre eux souffrent même de trois symptômes ou plus, et un tiers n'ont pas pu reprendre le travail. C’est par exemple le cas de Florence, une mère de famille de 46 ans, qui vit dans les Yvelines.

"Il m'arrive d'oublier mon fils à l'école"

"J’ai a énormément de troubles de la mémoire. Il m'arrive d'oublier mon fils à l'école, de ne pas savoir faire fonctionner mon micro-onde ou mon téléphone. C'était il y a quelques mois. Ça m'arrive encore un petit peu, mais moins. Je bégaye énormément le soir, quand je suis très, très fatiguée. J'ai des douleurs musculaires et des douleurs au niveau des articulations, aux hanches, aux pieds, aux chevilles et des maux de tête quotidiens", énumère-t-elle au micro d’Europe 1.

Avant d’être touché par le Covid en mars 2020, elle explique n’avoir eu aucun problème de santé : "J'étais une hyperactive qui prenait le métro, le RER, avec quatre heures de transport par jour. Aujourd'hui, c'est complètement impossible. C'est une fatigue incommensurable depuis quatorze mois." Pour partager ses difficultés avec d’autres, Florence est membre de l'association de patients "Apres J20", qui regroupent des malades atteints de Covid long.

"Il faudrait qu'il y ait un centre dédié"

Alors comment se remettre de la maladie et enfin retrouver une vie normale ? "Il faudrait qu'il y ait un centre dédié par région, pour que les malades puissent être pris en charge au quotidien. Parce que là, en fait, ça fait 14 mois que l'on galère avec nos symptômes. On vit avec, mais en fait, on survit. On est confiné dans notre corps depuis 14 mois", confie-t-elle encore.

Par ailleurs, dans l’étude publiée lundi dans la revue Clinical Microbiology and Infection, les chercheurs ont observé "une corrélation entre la sévérité initiale de la maladie et la persistance à long terme de symptômes. En effet, la persistance d'au moins trois symptômes six mois après l'infection "est plus fréquente chez les personnes dont la maladie Covid-19 a nécessité un séjour en réanimation par rapport à ceux qui ont été hospitalisés dans un service de médecine, et chez les patients les plus symptomatiques le jour de l'admission à l'hôpital". L’étude montre également que "si les hommes sont plus à risque de faire des formes graves, les femmes semblent plus à risque de souffrir de symptômes persistants dans la durée".