Après sept mois de grève aux urgences, les syndicats espèrent une démonstration de force. Jeudi, une "grande manifestation" est prévue à Paris par les syndicats et les collectifs, pour réclamer notamment une augmentation des salaires et une hausse des effectifs. Après avoir bataillé ferme avec Bercy, la ministre de la Santé Agnès Buzyn devrait, elle, bientôt annoncer une rallonge pour l'hôpital, mais dont l'ampleur doit encore être arbitrée.
Retenir le personnel attiré par le privé
Dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le gouvernement avait fixé à 2,1% l'augmentation de l'enveloppe prévue pour l'hôpital en 2020. Un montant très nettement insuffisant, disent en chœur tous les protagonistes. La Fédération hospitalière de France, qui regroupe tous les hôpitaux publics, réclame à minima le même traitement que celui qui est prévu pour la médecine de ville, soit +2,4%. Mais les grévistes, eux, mettent la barre beaucoup plus haut. Pour répondre à la crise, disent-ils, il faudrait une augmentation deux fois plus forte que ce que le gouvernement prévoyait au départ, soit une hausse de 4 à 4,5%, ce qui aboutirait à une rallonge d'un milliard et demi à 2 milliards d'euros.
Le gouvernement sait qu'il ne pourra pas s'en tirer avec un effort limité. Il faudra des mesures fortes, notamment pour retenir le personnel soignant qui ne pense qu'à une chose : quitter l'hôpital public pour vivre mieux et gagner plus dans le secteur privé.