Pas de table d'examen, pas de paravent… Seul un grand écran dans une toute petite pièce blanche. Le docteur Céline Mésonoble s'installe au fond de son siège en cuir noir. Elle exerce à l'hôpital gériatrique des Magnolias, à Ballainvilliers, dans l'Essonne, qui figure parmi les établissements pionniers dans la télémédecine. Derrière l'ordinateur se trouve Régis, le patient, accompagné par son infirmier, depuis l'Ehpad où il réside, à 50 kilomètres de là.
"Créer du lien différemment". Le docteur Mésonoble effectue une petite dizaine de consultations par visio-conférence par mois depuis 2012, date à laquelle l'hôpital a commencé à tester le dispositif, en partenariat avec cinq établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes du secteur. Malgré l'habitude, la médecin a toujours un peu de mal à briser la glace, à instaurer un lien par écrans interposés. "Il faut pouvoir le créer différemment, en faisant un peu d'humour par exemple, ou en personnalisant la relation", explique-t-elle.
Toucher le patient n'est pas toujours nécessaire. Cet inconvénient pèse peu face aux nombreux avantages que la pratique suppose. D'après Valérie Bourdineau, qui encadre la télémédecine aux Magnolias, les délais d'attente pour obtenir un rendez-vous médical ont été considérablement raccourcis : deux semaines seulement pour la télémédecine, soit huit fois moins qu'une consultation classique. "Il y a un grand nombre de difficultés que l'on peut résoudre, même si l'on n'a pas accès tactilement au patient", assure-t-elle.
L'hôpital des Magnolias compte faire de plus en plus de consultations virtuelles, en continuant de s'associer avec des Ehpad. Un partenariat avec une dizaine d'établissements devrait être conclu d'ici à l’année prochaine.