Pour marcher, les bras et les jambes ne sont finalement que de simples outils secondaires, totalement dépourvus d'utilité sans un cerveau fonctionnel. C'est ce qu'a indiqué ce lundi Yves Agid, professeur de neurologie, dans l'émission Bienfait pour vous sur Europe 1. Véritable tour de contrôle du corps humain, le cerveau pilote les déplacements des individus.
Mais en cas de troubles neurodégénératifs, liés à des lésions dans certaines parties du cerveau, la démarche desdits individus peut s'en voir affectée. "Dès qu'on a des maladies qui touchent le système nerveux, les jambes, la moelle épinière, le cervelet ou vraiment l'essentiel du cerveau, c'est-à-dire toute cette masse de presque trois livres qu'on a sous le crâne, il y a à chaque fois des défauts qui entraînent des symptômes très particuliers de la marche", explique-t-il.
Écouter la démarche d'un patient
Toutefois, il convient de ne pas confondre les dysfonctionnements de la démarche liés à des maladies neurologiques et ceux qui ont une origine purement orthopédique, par exemple, "si vous avez de l'arthrose ou une séquelle de fracture de la jambe", illustre Yves Agid.
Pour différencier ces deux cas de figure, le neurologue recourt à une technique bien particulière. "J'utilise ce que j'appelle le signe du maquignon. Les maquignons écoutent les entorses des jambes des chevaux lorsqu'ils trottent. Moi, quand je vois des gens qui entrent dans le cabinet de consultation, j'entends. Et quand j'entends une petite boiterie, quelque chose comme ça, je me dis 'ça c'est pas neurologique'".
Des lésions de structures
Dans le cas contraire, différents signes distinctifs ne trompent pas. "Un individu atteint de la maladie de Parkinson, on le reconnaît parce qu'il marche d'une seule pièce légèrement penché en avant. Les bras ne balancent plus, les pieds frottent le sol", écrit Yves Agid.
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Un comportement qui s'explique par "un défaut de structures situées au milieu du cerveau". "Il y a des structures dans le cerveau qui gèrent l'automatisation de tous nos comportements moteurs auxquels on ne pense pas". Le balancement des bras, par exemple, en fait totalement partie. Dans le cas de la maladie de Parkinson, le patient a "perdu les mouvements automatiques" et doit donc "compenser par la volonté".