Un mauvais déconfinement provoquera-t-il une seconde vague du coronavirus en France ? C'est ce qu'avance Nicolas Hoertel, psychiatre et modélisateur à l’AP-HP, qui a modélisé l'évolution du Covid-19. Invité de la matinale d'Europe 1 dimanche, il a tenu à préciser cette thèse. "Si les paramètres changeaient, cela aurait un impact très fort sur nos modélisations", explique Nicolas Hoertel. Par exemple, si le virus s'était propagé à partir d'octobre ou de novembre, alors le risque de second pic dans les prochaines semaines serait fortement réduit.
Avec les masques et la distanciation physique, une baisse de la mortalité de 60 %
"Je ne dis pas que la seconde vague est inéluctable", affirme donc Nicolas Hoertel, "mais en partant du principe que les caractéristiques rapportées se poursuivront dans le temps, nos travaux de modélisations nous font craindre qu’il y ait un risque important de second pic".
Dans les modélisations faites par les équipes du modélisateur de l'AP-HP, la mortalité diminuerait de 60 % dans les prochaines semaines. "La distanciation physique et le port du masque après le déconfinement apparaissent selon nos travaux comme quelque chose de crucial", avance Nicolas Hoertel, "Cela permettait de ralentir considérablement la circulation du virus", se réjouit-il, mais maintient l'alerte : selon sa modélisation, cela "ne semble pas suffisant pour prévenir le risque de second pic".
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Des mesures spécifiques pour les personnes "vulnérables" ?
"Il faut réfléchir à d’autres mesures", en complémentarité du masque et de la distanciation physique, propose le psychiatre de l'AP-HP, axées sur les personnes dites "vulnérables", comme les personnes âgées ou celles porteuses de pathologies chroniques. "S’il y a une prise de conscience sur le fait qu’il faut que ces personnes se protègent particulièrement, dans notre modélisation, on observe un scénario où le taux de mortalité serait réduit considérablement ainsi que le risque de second pic".