La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a exclu mardi de toucher aux effectifs des personnels soignants pour résorber le déficit des hôpitaux publics, les équipes travaillant déjà "sous d'énormes tensions".
Vers un "déficit historique". Interrogée sur Sud Radio sur l'incidence de la masse salariale sur la situation financière des hôpitaux publics, qui "devraient connaître un déficit historique de 1,5 milliard d'euros" en 2017 selon leur fédération, la FHF, la ministre a évoqué un "effet ciseaux".
"Un métier très difficile". La masse salariale a "augmenté de façon mécanique" alors que "l'activité baisse", en raison de la revalorisation en 2017 du point d'indice (qui détermine le traitement des fonctionnaires, dont les agents hospitaliers) et de l'application du protocole PPCR de revalorisation des carrières des fonctionnaires, a expliqué Agnès Buzyn. "Pour autant, je pense qu'on ne peut pas baisser les effectifs de soignants", a-t-elle souligné, car les équipes "sont sous d'énormes tensions" et font "un métier très difficile". Dans un contexte de dégradation des conditions de travail à l'hôpital, "on ne peut pas aujourd'hui imposer aux soignants dans les hôpitaux un rythme encore plus élevé d'activité", a insisté la ministre.
La tarification à l'acte, un "système pervers". Pour Agnès Buzyn, qui présentera une réforme des hôpitaux en 2018, "la construction même du financement des hôpitaux", avec la tarification à l'acte, est un système "pervers", qui "a entraîné progressivement des dérives puisqu'on a demandé aux hôpitaux d'être rentables". "L'hôpital a une mission de service public", a-t-elle rappelé.