Depuis 50 ans, la Dépakine est un médicament indispensable aux patients épileptiques. Mais dans les années 1980, des études ont prouvé qu'il pouvait entraîner des risques de malformations pour les fœtus. Et entre cette découverte et les premières mises en garde, des dizaines d'années se sont écoulées. L'Igas (Inspection générale des affaires sociales) a rendu publiques mardi ses conclusions sur l'enquête demandée sur le médicament par le ministère de la Santé. La prise de l'antiépiléptique valproate (Dépakine et ses dérivés) par des femmes enceintes a entraîné au moins 450 malformations congénitales à la naissance, estime ainsi l'Igas.
Ses deux enfants handicapés. Pour l'association Apesac, qui vient en aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anti-convulsivant, des milliers d'enfants ont été exposés à la Dépakine. Marine Martin, sa présidente a pris de la substance dans les années 1990 alors qu'elle était enceinte. Ses deux enfants sont aujourd'hui handicapés, dont l'un à plus de 80%. "J'ai toujours pris de la Dépakine. On m'a toujours dit qu'il n'y avait pas de souci et qu'il fallait que je conserve mon médicament pendant la grossesse. On ne m'a jamais parlé des troubles neuro-comportementaux et des autres malformations."
Nouvelles mesures. En début d'année, les conditions de prescription ont été durcies. Seuls des spécialistes comme les neurologues peuvent prescrire le médicament. Des mesures vont également être présentées ce mardi. Parmi elles, celle d'une mention qui figuerera sur l'emballage : en gros et en rouge, "Dépakine + grossesse = risque."