Des traces de substances suspectées d'être des perturbateurs endocriniens se retrouvent dans les assiettes des Européens, avertit mardi l'ONG Générations Futures, qui plaide pour que l'alimentation soit prise en compte dans le nouveau volet de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens.
Générations Futures a épluché le dernier rapport de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) sur les résidus de pesticides dans les aliments. Ce rapport, publié en juillet et qui porte sur des données de 2016, concluait que 96% des échantillons analysés se trouvaient dans les limites légales et que 51% étaient exempts de tout résidu quantifiable.
Six sur dix suspectés d'être des perturbateurs endocriniens. L'ONG s'est intéressée aux 49% restants, où des traces quantifiables de pesticides ont été détectées. Sur 109.843 échantillons concernés, 69.433 sont des résidus de pesticides perturbateurs endocriniens suspectés, selon Générations Futures, ce qui lui fait dire que "plus de six résidus de pesticides sur dix quantifiés dans l'alimentation européenne sont des perturbateurs endocriniens suspectés", selon un communiqué.
Mieux prendre en compte cette question. Les perturbateurs endocriniens sont des substances ou des mélanges chimiques capables d'interférer avec le système hormonal. Ces substances peuvent être présentes dans des détergents, des plastiques, des cosmétiques, des textiles, des peintures mais aussi certains pesticides.
La France a adopté en 2014 une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens et a banni l'un des plus connus, le bisphénol A, des biberons et des contenants alimentaires."Dans la version provisoire (de ce texte), il n'y a quasiment rien sur l'alimentation, ce qui nous choque", affirme le directeur de l'ONG François Veillerette, dont l'ONG demande que cette question, avec celle des emballages alimentaires, soit mieux prise en compte.