Des pictogrammes représentant une femme enceinte vont être apposés à partir de mardi sur les boîtes de médicaments dont la prise comporte des risques pendant la grossesse, a annoncé la Direction générale de la santé (DGS) dans un communiqué.
Deux pictogrammes différents. "Apposés par les laboratoires sur les médicaments concernés", ces pictogrammes offrent "une meilleure visibilité de l'information relative à ces risques, déjà signalée dans la notice du médicament", a souligné la DGS. Il existera deux types de pictogrammes. Le premier est un pictogramme "danger" (une silhouette de femme enceinte dans un triangle rouge), pour signaler "aux patientes que le médicament doit être utilisé uniquement s'il n'y a pas d'autre médicament disponible. "Le second est un pictogramme "interdit", qui "signale aux patientes que le médicament ne doit pas être utilisé".
Un tiers des médicaments interdits. Cette mesure concernera "une large part de la pharmacopée" pour rappeler que "l'utilisation de médicaments pendant la grossesse n'est pas banale et nécessite l'avis d'un professionnel", selon la DGS. 60% des médicaments comporteront un pictogramme grossesse, dont un tiers le pictogramme "interdit" et deux tiers le pictogramme "danger", est-il précisé dans un questions-réponses mis en ligne sur le site du ministère de la Santé. Outre les femmes enceintes, certains de ces avertissements pourront concerner les adolescentes ou les femmes en âge de procréer, et sans contraception efficace, ce qui sera précisé sur la boîte. Les femmes qui prennent ces médicaments ne doivent "en aucun cas" arrêter les traitements ou modifier les doses prescrites sans avis médical (médecin, sage-femme, pharmacien…), même après la découverte d'une grossesse, rappelle la DGS.
Une mesure réclamée par des patients. La mise en place de ces pictogrammes s'inspire d'une mesure similaire prise il y a quelques mois concernant les médicaments contenant du valproate, comme l'antiépileptique Depakine. C'est l'association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anticonvulsivant (Apesac) qui réclamait l'apposition de tels pictogrammes sur les médicaments contenant du valproate, nocifs pour les fœtus et auxquels des dizaines de milliers de femmes ont été exposées depuis les années 1960.
Deux autres types de pictogrammes existent déjà pour certains médicaments : l'un pour alerter les patients des risques encourus au volant (3 niveaux de risque) et l'autre pour mettre en garde contre la sensibilité au soleil des zones traitées.