Comment combler les déserts médicaux ? Une proposition de loi transpartisane, déposée par Guillaume Garot à l'Assemblée nationale, vise à réguler l'installation des médecins en les obligeant par exemple à aller exercer là où l'on manque de mains. Un texte qui provoque l'ire des premiers concernés.
Forcer les médecins à s'installer dans les déserts médicaux ? Le dilemme revient sur la table de l'Assemblée nationale avec cette question : peut-on forcer une profession libérale à s'installer dans un endroit ? Selon les pouvoirs publics, il s'agit de la seule solution pour faire face au problème des déserts médicaux . C'est dans cet état d'esprit que le texte de loi du député socialiste de Mayenne, Guillaume Garot, est arrivé dans l'hémicycle. Soutenu et signé par 240 députés de différents horizons, il provoque la colère des syndicats de médecins, et ce pour différentes raisons.
Une fausse bonne idée ?
Si la proposition de loi est adoptée, les médecins généralistes ou spécialistes devront demander l'autorisation pour s'installer dans l'endroit de leur choix. De fait, dans une zone bien fournie en praticiens, l'ouverture d'un cabinet libéral serait impossible. Cela pourrait donc en pousser certains à se tourner vers le salariat, une fausse bonne idée selon Jérôme Marty, le président de l'Union française pour une médecine libre.
Il raconte "voir 40 patients par jour" et travailler "50 heures par semaine", or s'il devient médecin salarié, il affirme qu'il travaillera 35 heures par semaine avec une productivité de "deux patients par heure" environ, ce qui aggravera le problème selon lui.
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Agir dès le début des études
Ainsi, plutôt que de mettre en place des mesures coercitives, il faudrait agir dès le début des études selon Mélanie Rica Henry, présidente de l'association Médecins pour demain. Au micro d'Europe 1, elle explique qu'"il faut former les étudiants en médecine dans les déserts médicaux pour les inciter à rester". À ses yeux, demander à un étudiant qui a fait ses classes à Nantes, "d'aller travailler dans la Nièvre" là où "il n'y a plus de services, il n'y a plus de postes", "c'est de la maltraitance".
Un texte de loi qui est loin de trouver des appuis au sein du corps médical contrairement à l'Assemblée nationale, où il devrait être débattu dès 2025.