Un essai clinique mené sur 129 patients atteints d'une forme moyenne ou grave du coronavirus montre que le tocilizumab pourrait avoir des effets positifs dans certains cas. Selon le professeur Gabriel Steg, invité d'Europe 1 lundi soir, "il n'y a pas eu d'excès d'effets secondaires" constaté.
Une nouvelle molécule à l'appui de la recherche contre le coronavirus ? Les premiers résultats d'un essai clinique mené sur 129 patients et coordonné par l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) montrent lundi que le tocilizumab permet de limiter l'entrée en réanimation ou le décès. Pour le professeur Gabriel Steg, vice-président chargé de la recherche au sein de l'AP-HP et invité d'Europe 1 lundi soir, "c'est un traitement des formes les plus graves" de Covid-19.
Le tocilizumab est un médicament utilisé d'ordinaire pour traiter la polyarthrite rhumatoïde, maladie qui occasionne une inflammation du système immunitaire. Or, entre le 8e et le 10e jour du coronavirus, le système immunitaire peut s'affoler. C'est l'"orage inflammatoire", avec des lésions pulmonaires qui peuvent entraîner la mort.
Méthode des essais randomisés
Les chercheurs français ont donc testé ce médicament sur 129 malades graves pour voir si cela permettait d'éviter l'étape de l'"orage immunitaire" et le passage en réanimation. "Les résultats acquis sont assez clairs et sont obtenus par la méthode des essais randomisés, c'est-à-dire par tirage au sort entre deux groupes qui sont exactement comparables au départ parce qu'ils ont été tirés au sort", explique le Pr Gabriel Steg.
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Les coordinateurs de l'essai constatent que "le nombre de patients qui passaient en réanimation" a été réduit "de façon significative" grâce au tocilizumab. De plus, observe le Pr Gabriel Steg, "les chercheurs n'ont pas constaté d'excès d'effets secondaires" alors que "c'est un traitement qui est connu pour avoir un certain nombre d'effets secondaires".
Des analyses suivront "assez vite"
Si ces premiers résultats sont concluants, il faut néanmoins rappeler que c'est tout un cheminement scientifique que doit franchir ce médicament pour éventuellement être prescrit contre les formes graves de la maladie : "Les chercheurs ont fait un essai, ils analysent les résultats, ils l'évaluent, ils les publient, la communauté scientifique les évalue et ensuite les autorités de santé prennent leur décision pour savoir s'ils donnent une indication dans le traitement de la pneumonie Covid-19", décrit le Pr Gabriel Steg.
"Combien de temps faudra-t-il pour que ces résultats soient publiés et analysés par les autorités de santé ?", interroge aussi celui qui est également cardiologue à l'hôpital Bichat de Paris. "Je pense que ça ira assez vite parce que tout le monde comprend bien le contexte épidémique très particulier dans lequel on est. Les autorités de santé ont été aidantes dans l'approbation de l'essai."