Le vaccin AstraZeneca pourra désormais être administré aux personnes de plus de 65 ans présentant des comorbidités, comme l'a annoncé Olivier Véran. Alors que les indicateurs de l'épidémie se dégradent et qu'une partie des Alpes-Maritimes et la ville de Dunkerque ont connu leur premier week-end de confinement local, la situation inquiète les autorités dans d'autres zones du territoire. D'éventuelles restrictions à Paris et en Île-de-France sont ainsi au cœur de réunions lundi après-midi, alors qu'un confinement le week-end est jugé "inhumain" par Anne Hidalgo. Emmanuel Macron a appelé à "tenir" encore "4 à 6 semaines" avant d'assouplir les mesures de lutte contre le coronavirus.
Les principales informations à retenir
- Olivier Véran annonce l'autorisation du vaccin AstraZeneca pour les plus de 65 ans
- Les chiffres de l'épidémie se dégradent nettement en France
- Emmanuel Macron appelle à "tenir" encore "4 à 6 semaines" avant d'éventuels assouplissements
- Anne Hidalgo s'oppose à un confinement le week-end à Paris, une mesure "inhumaine"
- L'Allemagne restreint les passages à la frontière française en Moselle
Les indicateurs se dégradent nettement en France
Plus de 3.500 personnes atteintes de Covid-19 étaient soignées lundi dans les services de réanimation en France, selon les données publiées lundi par Santé publique France. Avec 3.544 malades, soit 52 de plus que le dernier bilan, le niveau d'occupation de ces services retrouve celui de début décembre, à la sortie de la deuxième vague épidémique. Le total des personnes hospitalisées atteint lui 25.430 lundi, un chiffre en augmentation (+150).
Le nombre total de décès s'élève à 86.803 depuis le début de l'épidémie, il y a environ un an (+375 par rapport au dernier bilan établi). 4.703 nouveaux cas de coronavirus ont été enregistrés durant les dernières 24 heures, mais le nombre de cas publiés le lundi est affecté par la fermeture de nombreux laboratoires le week-end.
Le vaccin AstraZeneca autorisé pour les plus de 65 ans
Sur France 2, lundi soir, Olivier Véran a annoncé que le vaccin AstraZeneca était désormais autorisé pour les personnes de plus de 65 ans qui présentent des comorbidités. "La Haute autorité de santé considère que tous les vaccins en France ont une efficacité remarquable contre les formes graves", a expliqué le ministre de la Santé.
Par ailleurs, Olivier Véran a aussi validé la recommandation de la Haute autorité de santé, selon laquelle une seule dose de vaccin est suffisante pour les personnes qui ont déjà été infectées par le virus.
Macron demande de "tenir" encore "4 à 6 semaines"
Emmanuel Macron a appelé lundi à "tenir" encore "4 à 6 semaines" avant de pouvoir desserrer certaines contraintes face à l'épidémie de coronavirus, lors d'un échange avec des jeunes dans un centre de formation aux métiers industriels à Stains, en Seine-Saint-Denis. Interpellé par un jeune homme qui lui demandait de repousser "jusqu'à 19H le couvre-feu, parce que c'est dur", le chef de l'Etat l'a exhorté en souriant à "tenir encore quelques semaines", a constaté l'AFP. "Quatre à six semaines", a-t-il ajouté, au cours d'une visite sur le site de L'Industreet.
Alors que les indicateurs de l'épidémie sont repartis à la hausse, de nouvelles mesures de restriction pourraient être prochainement édictées dans une vingtaine de départements placés sous "vigilance renforcée".
Des réunions pour l'Île-de-France, Hidalgo contre le confinement le week-end
D'éventuelles nouvelles mesures restrictives à Paris et en Île-de-France sont ainsi au cœur de réunions séparées lundi après-midi. La maire (PS) de Paris Anne Hidalgo, qui a réuni les 20 maires d'arrondissement en fin de matinée "pour échanger sur des propositions de mesures qui seront soumises au préfet de police et à l'Agence régionale de santé (ARS)", a rappelé son opposition à un confinement le week-end, une mesure "dure, voire même inhumaine", selon ses mots devant la presse, dans l'après-midi.
De son côté, la présidente de région (Libres!) Valérie Pécresse doit s'entretenir avec le directeur de l'ARS francilienne Aurélien Rousseau, le préfet de Paris et d'Île-de-France Marc Guillaume et le préfet de police Didier Lallement.
REPORTAGE - "Ça nous pend au nez" : dimanche à Paris, un dernier bol d’air avant un possible reconfinement
Parmi les mesures proposées, mairie comme région réclament toutes deux un recours renforcé au télétravail. Interrogée sur la fermeture de lieux extérieurs à forte fréquentation, comme à Toulouse où la préfecture a interdit l'accès aux berges de Garonne, Valérie Pécresse a indiqué que "c'est une réflexion qui est en cours aujourd'hui".
Le Premier ministre Jean Castex a demandé samedi le renforcement des contrôles. Les huit départements franciliens sont tous sous "surveillance renforcée", susceptibles de faire l'objet de mesures de confinements locaux à partir du week-end du 6 mars, si la situation continuait à se dégrader, a-t-il prévenu. En attendant, à Paris, de nombreux habitants ont profité de la météo clémente pour sortir dans les parcs et sur les quais de Seine.
L'Allemagne restreint les passages à la frontière française
Un test, PCR ou antigénique, avec prélèvement de moins de 48 heures, sera obligatoire sans aucune exception à partir de mardi à 00H00 pour pénétrer en Allemagne depuis la Moselle, a annoncé dimanche la préfecture de ce département de l'est de la France classé à haut risque par Berlin.
REPORTAGE - Fermeture de la frontière avec la Moselle : pourquoi l’Allemagne a pris une décision radicale
"Je regrette cette décision allemande parce qu'elle implique un certain nombre de ralentissements, de difficultés aux frontières pour non pas des mouvements touristiques mais de travail", a commenté le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune. Si cette décision ne plaît pas à l'exécutif, le gouvernement a tout de même réussi à assouplir un peu la position de Berlin. Les discussions se sont poursuivies jusqu'à dimanche soir, et la France a évité une fermeture totale de la frontière. Concernant les tests à fournir, Berlin voulait un test PCR, mais Paris a obtenu que le test à fournir puisse être un antigénique. Plus de détails dans cet article.
L'UE va présenter un projet de "passeport vert" numérique
La Commission européenne présentera en mars un projet de "passeport vert" numérique attestant d'une vaccination contre le Covid ou de tests négatifs pour voyager plus librement. "Nous présenterons ce mois-ci une proposition législative pour un 'Digital Green Pass'", avec l'objectif de "permettre graduellement aux Européens de se déplacer en sécurité au sein de l'UE ou en-dehors, pour le travail ou du tourisme", a indiqué sur Twitter la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Certains Etats, dont la France, jugent prématurée la question des droits attachés à un "passeport" vaccinal, redoutant de profondes inégalités quand moins de 5% des Européens ont été vaccinés à l'heure actuelle. Mais d'autres pays veulent une adoption rapide, dont l'Autriche ou la Grèce, soucieuse de sauver sa saison estivale.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Les fêtes privées sont-elles vraiment interdites avec le couvre-feu ?
> Coronavirus : un vaccin universel disponible "vers la fin de l'année"
> Le variant anglais engendrerait des symptômes un peu différents
> Audio, webcams... Quand la technologie s'adapte au télétravail
Le président ghanéen reçoit la première injection de vaccin Covax dans le monde
Le président ghanéen Nana Akufo-Addo est devenu lundi la première personne dans le monde à recevoir une injection du vaccin financé par Covax, le dispositif qui vise à permettre un accès à ces vaccins aux pays à faible revenu. Le président, âgé de 76 ans et dont le pays a reçu la première livraison mondiale de vaccins Covax mercredi dernier, a reçu une première injection de vaccin Oxford/AstraZeneca, selon les images diffusées en direct par la télévision nationale ghanéenne.
Le système Covax vise à fournir cette année des vaccins anti-Covid à 20% de la population de près de 200 pays et territoires participants, mais il comporte surtout un mécanisme de financement qui permet à 92 économies à faible et moyen revenu d'avoir accès aux précieuses doses. Il a été mis en place pour tenter d'éviter que les pays riches n'accaparent l'ensemble des doses de vaccin qui sont encore fabriquées en quantités trop réduites pour répondre à la demande mondiale.
Outre le président, la Première dame a également reçu lundi une première injection. Mardi, le reste des 600.000 doses reçues mercredi doivent être déployées dans le pays. A terme, le Ghana prévoit de vacciner 20 de ses 30 millions d'habitants avant la fin de l'année.
Plus de 2,5 millions de morts dans le monde
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 2.526.075 morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles dimanche à 11h00 GMT. Les États-Unis sont le pays le plus touché avec 512.984 décès, suivis par le Brésil (254.942), le Mexique (185.257), l'Inde (157.051) et le Royaume-Uni (122.705). Ces chiffres fondés sur les bilans quotidiens des autorités sanitaires, sans inclure les réévaluations fondées sur des bases statistiques, sont globalement sous-évalués.