La France a franchi la barre des 4.000 malades en réanimation vendredi, tandis que la Haute autorité de santé (HAS) a autorisé dans l'Hexagone le vaccin contre le Covid-19 de Johnson & Johnson. Dans le même temps, une grande partie de l'Italie, confrontée à une troisième vague, va se reconfiner à partir de lundi.
La France a franchi la barre des 4.000 malades en réanimation vendredi, tandis que la Haute autorité de santé (HAS) a autorisé dans notre pays le vaccin contre le Covid-19 de Johnson & Johnson. Dans le même temps, le vaccin AstraZeneca continue de susciter des inquiétudes, alors que plusieurs pays ont suspendu son utilisation en raison d'effets indésirables sur des patients. L'OMS a assuré qu'il n'existe "pas de raison de pas utiliser" le sérum, tandis que le groupe pharmaceutique s'est défendu dans un communiqué.
Confrontée à une troisième vague, une grande partie de l'Italie va se reconfiner à partir de lundi. Les régions du nord, de Rome et la Calabre devraient être concernées, alors qu'une annonce officielle est attendue vendredi, entraînant la fermeture des écoles, bars et restaurants.
Les principales infos à retenir :
- La France a dépassé le seuil des 90.000 morts du Covid-19
- Plus de 4.000 patients en réanimation
- La Haute autorité de santé a donné son feu vert au vaccin de Johnson & Johnson, le quatrième en France
- Une grande partie de l'Italie va se reconfiner à partir de lundi
- Des allergies sévères ajoutées aux possibles effets secondaires du vaccin AstraZeneca
Plus de 4.000 personnes en réanimation
L'épidémie de Covid-19 a fait plus de 90.000 morts en France depuis son commencement il y a un an, selon les chiffres publiés vendredi soir par Santé publique France. Selon ces chiffres actualisés quotidiennement, 90.146 personnes sont mortes du Covid-19 depuis le début de l'épidémie dans les hôpitaux et les établissements de type Ehpad, dont 64.835 à l'hôpital.
Le nombre de malades du Covid-19 en réanimation, toujours en hausse, a lui dépassé vendredi la barre des 4.000. Avec 306 nouvelles admissions en 24 heures, il y a désormais 4.033 patients Covid en réanimation ou soins intensifs, alors que cette barre des 4.000 n'avait pas été atteinte depuis fin novembre. Cela reste toutefois en dessous des pics de la première vague (7.000 au printemps) et de la deuxième (4.900 à l'automne). 24.749 patients sont hospitalisés, un chiffre en légère baisse par rapport à la veille, avec 1.448 nouvelles admissions.
Le nombre de nouveaux cas de contamination s'est élevé à 25.229, contre 27.166 la veille et 23.507 il y a une semaine. Le taux de positivité (nombre de personnes positives au Covid-19 sur l'ensemble des personnes testées) était de 7,3%, un niveau stable depuis dimanche dernier. Quant à la vaccination, 4.819.924 personnes avaient reçu au moins une première injection depuis le début de la campagne fin décembre 2020, tandis que 2.219.277 avaient reçu deux doses.
Une grande partie de l'Italie se reconfine à partir de lundi
L'Italie, confrontée selon les mots du Premier ministre Mario Draghi à une "nouvelle vague de contagions" plus d'un an après le début de la pandémie, va reconfiner à partir de lundi une grande partie de son territoire. Le gouvernement a donc adopté vendredi en Conseil des ministres de nouvelles mesures anti-Covid pour la période allant du lundi 15 mars au 6 avril, décidant notamment que les régions enregistrant un nombre supérieur à 250 nouveaux cas par semaine passeront automatiquement en zone rouge (niveau le plus élevé de risque correspondant aux restrictions les plus drastiques).
Le classement en zone rouge, selon le code de couleurs en vigueur depuis plusieurs mois, entraîne la fermeture des écoles, collèges, lycées et universités, ainsi que des bars et des restaurants sauf pour la vente à emporter. Les déplacements sont limités aux impératifs de travail, à l'achat de produits de première nécessité et aux urgences de santé. Les régions les plus peuplées de la péninsule, notamment la Lombardie, poumon économique du pays, et le Latium, la région de Rome, sont concernées.
Feu vert au vaccin Johnson & Johnson en France
La Haute autorité de santé (HAS) a autorisé vendredi en France le vaccin contre le Covid-19 de Johnson & Johnson, au lendemain du feu vert européen, en recommandant de l'utiliser "de manière préférentielle" dans les zones où l'épidémie est "particulièrement active". L'autorité sanitaire estime que ce vaccin américain à injection unique, le quatrième à être autorisé en France, "peut être utilisé à partir de l'âge de 18 ans", "y compris chez les personnes âgées de 65 ans et plus et/ou" à risque de faire des formes graves de Covid.
Inquiétudes sur le vaccin AstraZeneca, l'OMS tente de rassurer
Nouveau coup dur pour le vaccin AstraZeneca. Des allergies sévères devraient être ajoutées à la liste des effets secondaires possibles du vaccin, après des réactions de ce type identifiées au Royaume-Uni, a déclaré vendredi l'Agence européenne des médicaments (EMA). Le Danemark, l'Islande, la Norvège et la Bulgarie ont suspendu les injections du vaccin AstraZeneca, en raison de craintes liées à la formation de caillots sanguins chez des personnes vaccinées, et l'Italie a interdit l'utilisation d'un lot d'AstraZeneca.
L'OMS a cependant assuré qu'il n'y avait "pas de raison de ne pas utiliser" ce vaccin. "Oui nous devrions continuer à utiliser le vaccin d'AstraZeneca", "il n'y a pas de raison de ne pas l'utiliser", a déclaré Margaret Harris, une porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé vendredi au cours d'un point de presse de l'ONU à Genève. Jeudi soir, le ministre Olivier Véran avait déclaré "qu'il n'y a pas lieu de suspendre la vaccination par AstraZeneca", après avoir consulté l'Agence nationale de sécurité du médicament. Retrouvez ici notre décryptage.
Invité d'Europe 1 vendredi matin, directeur de l'Institut Pasteur de Lille, Xavier Nassif, a estimé qu'il serait délétère de proscrire ce vaccin en France, rappelant qu'un retour à la vie normale est conditionnée par l'avancée de la campagne de vaccination. "La maladie thromboembolique est une maladie fréquente. L'embolie pulmonaire n'est pas une maladie rare", souligne le directeur de l'Institut Pasteur de Lille. Avant d'ajouter : "Rattacher un événement qui peut être un épiphénomène à l'injection d'un vaccin me parait extrêmement compliqué et préjudiciable." Pour plus d'informations, c'est par ici. Le groupe pharmaceutique a de son côté assuré vendredi qu'il n'y avait "aucune preuve de risque aggravé" de caillot sanguin.
Sanofi lance des premiers essais de son second vaccin
Le groupe pharmaceutique français Sanofi a annoncé vendredi le lancement des premiers essais sur l'Homme de son second projet de vaccin contre le Covid-19, le premier étant lui toujours en phase de tests après avoir pris du retard dans son développement.
Dans le cas présent, Sanofi réalisera ces premiers essais sur 415 personnes, et attend de premiers résultats pour le troisième trimestre en vue du lancement de la phase suivante. Ce projet de vaccin fonctionne sur le principe de l'ARN messager, une technologie novatrice qui est aussi à la base des vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna, déjà autorisés dans l'Union européenne et aux Etats-Unis.
Essai clinique sur un traitement anti-Covid
Après avoir testé plus de 2.000 molécules, l'Institut Pasteur de Lille pourrait enfin avoir trouvé un traitement efficace pour soigner le Covid-19. Il s'agit d'un médicament existant, l'octofene, auparavant prescrit pour soigner les rhinopharyngites. Un essai clinique devrait être lancé "d'ici quelques semaines", affirme Xavier Nassif, directeur de l’institut Pasteur de Lille, invité d'Europe 1 vendredi matin. Il estime que l'essai clinique pourra être lancé "fin avril ou début mai". Pour en savoir plus, c'est par ici :
Disneyland Paris repousse sa réouverture
Disneyland Paris, première destination touristique privée en Europe, ne rouvrira pas le 2 avril comme il l'avait initialement prévu, en raison de la situation sanitaire. Après avoir cessé son activité entre le 13 mars et le 15 juillet, Disneyland Paris - qui emploie 17.000 personnes - était à nouveau fermé depuis le 30 octobre. Aucune nouvelle date n'a été donnée.
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Vaccins : le chancelier autrichien dénonce des contrats secrets au sein de l'UE
Le chancelier autrichien a accusé vendredi certains Etats membres de l'Union européenne (UE), sans les nommer, d'avoir négocié en coulisses "des contrats" avec des laboratoires, fustigeant une répartition inégale des vaccins anti-Covid entre pays. "Il y a des indications selon lesquelles il existait une instance, un bazar où des accords supplémentaires ont été conclus entre des Etats membres et des firmes pharmaceutiques", a déclaré devant des journalistes Sebastian Kurz, qui dit avoir partagé des informations avec les dirigeants belge, grec, polonais, slovène et tchèque.
"Beaucoup n'en croyaient pas leurs oreilles (à la découverte de ces informations), car cela contredit clairement l'objectif politique de l'UE" d'une répartition équitable, a souligné le chancelier.
Plus de 2,6 millions de morts dans le monde
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 2.630.768 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles vendredi. Les États-Unis sont le pays comptant le plus de morts avec 530.821 décès, suivis par le Brésil (272.889), le Mexique (193.142), l'Inde (158.306), et le Royaume-Uni (125.168). Parmi les pays les plus durement touchés, la République tchèque est celui qui déplore le plus grand nombre de morts par rapport à sa population, suivi par la Belgique, la Slovénie et le Royaume-Uni.