Pourra-t-on bientôt traiter le coronavirus ? La question se pose de manière de plus en plus urgente, alors que l'épidémie s'est brusquement accélérée en France, où l'on dénombre 5.000 cas et 120 décès. Des mesures drastiques de confinement ont été mises en place et les services de réanimation de plusieurs régions alertent quant au risque de saturation. En parallèle, la recherche progresse mais ne permettra pas d'aboutir à un traitement avant minimum un mois. Europe 1 a enquêté.
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Beaucoup de traitements efficaces... en laboratoire
Trois essais cliniques prometteurs sont actuellement menés à partir de médicaments antiviraux, qui existent déjà et sont utilisés dans le traitement du VIH. Leurs noms : Remdesivir, Kaletra et Kaletra-interféron. Ce dernier est un antiviral couplé à une molécule qui régule le système immunitaire du patient, pour empêcher les dégâts collatéraux causés par le virus.
Selon le Professeur Yazdan Yazdanpanah, qui coordonne les recherches pour la France, beaucoup de traitements ont en fait déjà montré une efficacité en laboratoire, dans les tubes à essai. Reste à commencer à les tester chez l'homme, sur des patients atteints du coronavirus, hospitalisés dans un état sévère. Mais cette étape n'est franchie qu'à une condition : que les scientifiques soient sûrs que ces molécules ne sont pas toxiques pour les malades.
L'un de ces essais, avec le Lopinavir-interféron, démarre cette semaine dans plusieurs hôpitaux français. Il doit être pratiqué sur 800 patients de l'Hexagone et 3.200 au total dans le monde. D'autres essais ont été menés en Chine, mais leurs résultats ne sont pas considérés comme probants en raison de l'ampleur des échantillons testés.
Pas de vaccin avant au moins un an
Quand les premiers médicaments seront-ils prêts ? "Si les traitements sont très efficaces, on les a très rapidement", répond Yazdan Yazdanpanah, évoquant un délai d'"un ou deux mois". "Sinon à mon avis, ça peut durer deux ou trois mois", ajoute-t-il. A noter que les essais partent tous de médicaments existants, les "nouveaux" traitements prenant beaucoup plus de temps pour être élaborés.
Côté vaccin, les choses s'annoncent plus longues : on en est au tout début des recherches, sur un petit nombre de patients, et aucun résultat ne devrait aboutir avant un an ou un an et demi. Mais avant cela, des médicaments pour prévenir l'infection pourront être testés, par exemple pour le personnel soignant - pour éviter qu'il ne contamine d'autres personnes - ou les patients à risque.
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Quant aux tests, si on en croit l'entreprise italienne DiaSorin, dirigée par un milliardaire, la situation pourrait évoluer très vite : la société affirme qu'un test de dépistage rapide, en 1 heure au lieu de sept, est prêt. Le kit prêt à l'utilisation pourrait être sur le marché d'ici fin mars et des autorisations d'urgence de mises sur le marché européen et américain ont été demandées. De quoi espérer que l'on puisse effectuer un tri beaucoup plus rapide et efficace dans les files de patients.