Dans les services de réanimation, les personnel soignants s'attendent à un automne sous tension, alors que le nombre de cas quotidiens positifs au Covid-19 atteint chaque jour des records. Toutefois, la généralisation du masque et les gestes barrières devraient éviter une déferlante aussi brutale qu'en mars-avril.
Plus de 8.500 nouveaux cas positifs au coronavirus ont été détectés en France ces dernières 24 heures. Ils étaient 9.000 entre jeudi et vendredi, selon les données de la Direction de la Santé. La reprise épidémique poursuit donc son évolution. Conséquence de ces mauvais chiffres, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a alerté samedi sur l’augmentation à venir du nombre de cas graves d'hospitalisations et d'admissions en réanimation.
Sur le terrain, cette tendance se fait déjà sentir et inquiète les professionnels. "Le mois de septembre va être compliqué, c'est certain, mais pas seulement septembre, je pense que tout l’automne va l’être", confie à Europe 1 Jean-Paul Stalh, infectiologue au CHU de Grenoble. Depuis deux semaines, les hospitalisations de patients Covid ont repris dans cet établissement, alors que ces malades avaient quasiment disparus des couloirs de l'hôpital pendant l'été.
"La reprise de l’activité professionnelle, sociale, sportive depuis le début du mois de septembre favorise les contacts entre individus", poursuit Jean-Paul Stalh. "Plus les personnes contaminées sont nombreuses, plus elles contamineront des personnes à risques, et plus on aura besoin d'hospitalisations, voire de réanimations."
"Ça va être une augmentation sur la durée"
Ses craintes sont partagées par l'équipe de l'hôpital Bichat à Paris où les malades occupent à nouveau la moitié des lits de réanimation. Mais pour Jean-François Timsit, chef du service, les masques, les tests et les gestes barrières devraient permettre d'éviter la même déferlante qu'au printemps. "Ça va être une augmentation sur la durée. Je m'attends à avoir dix à quinze malades dans mon service pendant tout l'hiver, et probablement jusqu'à avril/mai", avance-t-il.
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C’est donc un nouveau marathon qui se prépare avec un personnel déjà usé par la première vague. "Et cette fois, s'inquiète Jean-François Timsit, il y a peu de chances qu'on ait du renfort".