Nous sommes 66 millions de Français et il y a 66 millions d'intestins différents ! Cartographier les microbiotes, c'est-à-dire les milliers de bactéries et autres champignons non pathogènes qui vivent dans nos intestins, est le projet "French Gut". Piloté par l’Inrae, l'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, les hôpitaux de Paris et AgroParisTech, l’étude espère récolter 100.000 échantillons fécaux d'ici à 2027 et appelle donc au don de vos selles.
Le but de cette vaste étude : comprendre le fonctionnement de notre microbiote
Notre "deuxième cerveau" comme le surnomment les scientifiques, a un rôle prédominant sur notre bien-être général. Les milliards de micro-organismes qui peuplent notre système digestif influent sur notre sommeil, sur la survenue de maladies comme Parkinson, Alzheimer ou encore le développement de cancers. Le but sera de comprendre à quel point le microbiote influe sur certaines pathologies.
À terme, les connaissances de nos intestins permettront d'agir de manière préventive, explique l'un des responsables de l'étude, Robert Benamouzig. Il est chef du service gastro-entérologie à l'hôpital Avicennes de Bobigny : "L'objet du French Gut, ça va être de pouvoir faire des diagnostics anticipés et surtout d'identifier, avant même le développement de la pathologie, des situations qui prédéterminent de façon à essayer d'intervenir. C'est aussi, pourquoi pas, du traitement dans le sens de rééquilibrer du microbiote qui pourrait être pathologique en microbiote qui pourrait être sain", explique-t-il à Europe 1.
Pour cette étude, il faut des dons de selles
Vous pouvez aider la science depuis chez vous. Il suffit de vous rendre sur le site "Le French Gut", après avoir répondu à quelques questions sur vos habitudes alimentaires, vous recevrez chez vous le matériel nécessaire pour le prélèvement. Comme un kit pour le dépistage du cancer colorectal. Tous les Français majeurs sont invités à participer quel que soit leur état de santé. Certaines conditions sont à respecter : comme ne pas avoir subi une coloscopie ou pris des antibiotiques trois mois avant le don.