Quatre nouveaux systèmes d'étiquetage nutritionnels sont testés à partir de lundi. Destinés à identifier plus facilement les aliments meilleurs pour la santé, et établis par la loi sur la modernisation du système de santé, votée fin 2015, ils suscitent déjà une polémique entre les industriels de l'agroalimentaire et certains nutritionnistes.
10 semaines de test. La phase de test, qui va durer 10 semaines, se déroulera dans 40 supermarchés des enseignes Casino, Carrefour Market et Simply Market en Île-de-France, Normandie, Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes. Plus de deux millions d'étiquettes seront ainsi collées sur 1.300 produits, aux rayons traiteur, conserves, pains et viennoiseries industrielles. Par ailleurs, vingt supermarchés serviront de magasins témoins.
15% de la population atteinte d'obésité. L'objectif du gouvernement est clair : inciter les Français à acheter moins de produits riches en gras, sel et sucre, pour lutter contre la progression de l'obésité, qui touche 15% de la population aujourd'hui, et des maladies qui lui sont associées. Pour autant, l'étiquetage retenu comme étant le plus efficace sera par la suite "facultatif" car la réglementation européenne ne permet pas aujourd'hui de le rendre obligatoire.
Quatre étiquetages à évaluer. A l'origine, le système d'étiquetage retenu devait dépendre d'un décret, mais les industriels de l'agroalimentaire s'étaient alors élevés contre le logo avec cinq couleurs (du vert au rouge) proposé dès 2014 par l'épidémiologiste Serge Hecberg, qui préside le Plan national nutrition santé (PNNS). Ce logo, préconisé par le Haut conseil de la santé publique (HCSP), avait été jugé stigmatisant pour certains aliments par les industriels. Résultat, sur décision de Marisol Touraine quatre dispositifs sont testés à partir de lundi. Il s'agit du "Nutri-score" (un système avec cinq couleurs) défendu par le HSCP, celui avec trois couleurs en vigueur au Royaume-Uni, le "Nutri-repère" (conçu par l'industrie agro-alimentaire) et un dernier mis en avant par la grande distribution ("SENS").
Un test qui fait déjà polémique. Cette opération fait l'objet d'une polémique depuis son annonce car plusieurs chercheurs dénoncent le manque d'impartialité du comité mis en place pour évaluer les quatre systèmes. Le poids du lobby agroalimentaire est également avancé d'autant que l'étiquetage est et restera facultatif. L'opération coûtera 2,2 millions d'euros, financés pour moitié par le secteur privé et pour moitié par la direction générale de la santé et l'Assurance maladie.