Augmenter le prix du tabac à rouler pour limiter le tabagisme des jeunes. C'est ce que souhaitent deux députés socialistes, Michèle Delaunay et Gérard Bapt, qui demandent une hausse de 30% de son prix, dans une lettre envoyée aux ministres des Finances et de la Santé la semaine dernière.
La porte d'entrée vers le tabagisme. Car les jeunes sont la cible parfaite : le tabac à rouler est économique, puisqu'une cigarette classique coûte le prix de trois cigarettes roulées. C’est donc généralement via le tabac à rouler qu’ils commencent à fumer, d’après la Direction générale de la Santé. Nicolas, 22 ans, achète uniquement du tabac à rouler : "j’ai commencé à fumer des roulées au lycée. Avant je fumais des cigarettes industrielles, mais c’est vrai qu’un paquet de cigarettes industrielles tenait un ou deux jours, alors qu’un paquet de tabac à rouler me tient une semaine. Le ratio est vite fait", explique-t-il au micro d’Europe 1.
Une pratique plus dangereuse pour la santé. Moins cher que les cigarettes classiques, le tabac à rouler est aussi beaucoup plus nocif. La raison c’est la combustion, le tabac étant moins bien tassé que dans les cigarettes, le fumeur est obligé d’aspirer plus fort, et donc d'inhaler plus de produits toxiques. "Avec le tabac à rouler, pour la même quantité de nicotine, on prend trois a six fois plus de monoxyde de carbone, trois à six fois plus de particules, trois à six fois plus de goudron", détaille le tabacologue Bertrand Dautzenberg.
Augmenter le prix du tabac à rouler serait donc une bonne solution pour éloigner les jeunes du tabac d’après les professionnels de santé, mais il faudra certainement bien plus qu’une hausse de 30 % pour les dissuader totalement de commencer à fumer en roulant leurs propres cigarettes.