En 2009, l'épidémie de grippe porcine avait tué 280.000. 1:36
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Léa Leostic , modifié à
Alors que des chercheurs s’inquiètent d’une éventuelle nouvelle pandémie de grippe porcine, Vincent Enouf, virologue et directeur adjoint du centre de référence des virus respiratoires de l’Institut Pasteur, s’est montré rassurant au micro d’Europe 1, mercredi matin. Il indique que ce genre de virus est constamment sous surveillance en France.
INTERVIEW

Après le coronavirus, faut-il maintenant s’inquiéter d’une nouvelle épidémie de grippe porcine ? Dans la revue scientifique PNAS, des chercheurs chinois indiquent avoir découvert un virus de grippe porcine, descendant de la souche H1N1 et faisant écho à la pandémie de 2009, qui avait tué 280.000 personnes à travers le monde. Faut-il s'inquiéter et craindre une prochaine pandémie ?

Un virus toujours sous surveillance

Au micro d’Europe 1 mercredi matin, Vincent Enouf, virologue et directeur adjoint du centre de référence des virus respiratoires de l’Institut Pasteur, s’est montré très rassurant. "Ce type de virus, mélangeant aviaire, porcin et surtout le H1N1, existe dans tous les élevages porcins du monde", a-t-il d’abord expliqué. "En France, il est constamment surveillé car c’est un virus qui possède des protéines externes qui sont méconnues du système immunitaire humain. Si un virus comme celui-ci pouvait se transmettre de manière interhumaine, notre système immunitaire ne serait pas préparé et cela pourrait être grave. Mais ce n’est pas le cas ! En France, il y a un système de surveillance des élevages qui est mis en place depuis longtemps. Le risque est connu et donc surveillé", a développé le virologue.

Ces chercheurs chinois ont effectué près de 30.000 prélèvements nasaux sur des porcs entre 2011 et 2018, répartis dans une dizaine de provinces chinoises. A 179 reprises, ils ont détecté des virus de grippe porcine. Parmi eux, un virus, le G4EA H1N1, serait déjà passé à l'homme mais pour le moment, rien n’indique que le virus peut se transmettre entre hommes. "Comme on est obnubilé par le Covid-19 et par les virus respiratoires, dès qu’il y a une annonce comme celle-ci, on s’inquiète. Mais si cet article était sorti l’été dernier, avant l’épidémie de coronavirus, je pense qu’on n’en aurait pas parlé", a conclu Vincent Enouf.