Le retour à la vie normale ne se fera pas tout de suite pour Stéphane, greffé du rein il y a deux ans. Il a déjà reçu quatre doses de vaccin contre le Covid, mais la protection est faible et ne dure pas dans le temps. Ce Lyonnais va donc devoir redoubler de vigilance face aux passagers sans masque. "Aujourd'hui par exemple, quand je réserve un billet de TGV, je prends une place isolée pour être certain de ne pas avoir quelqu'un autour de moi, de trop proche", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Je garde mon masque FFP2 à partir de l'entrée de la gare jusqu'à la sortie, parce qu'on peut être à côté d'une personne qui a le Covid (...). On peut en mourir", ajoute le Lyonnais.
S'il contracte le Covid-19, Stéphane a 20% de risques d'en mourir. Il redoute donc la levée de l'obligation du port du masque dans les transports, qui entre en vigueur lundi. Comme lui, ils sont entre 230.000 et 300.000 à être immunodéprimés, soit parce qu'ils sont greffés, dialysés, transplantés, ou encore atteints d'un cancer, ou bien parce qu'ils prennent des traitements qui affaiblissent leur système immunitaire. Très à risque face au virus, ils représentent environ 40% des personnes en réanimation.
"Porter un masque, ce n'est pas un sacrifice inconsidéré"
La probabilité de décès du Lyonnais est plus forte que pour une personne en Ehpad. Alors, pour protéger les immunodéprimés, Renaloo, une association de patients atteints de maladies rénales, appelle les Français à être solidaires. "Tout le monde est fatigué de cette épidémie. Mais en même temps, porter un masque, ça ne me semble pas être un sacrifice inconsidéré s'il s'agit de préserver la santé de personnes fragiles et de sauver leur vie", prône la fondatrice, Ivanie Caillé.
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Si cet appel à garder le masque n'est pas entendu, ces près de 300.000 français immunodéprimés risquent de vivre chaque trajet dans l'angoisse.