La priorité du Conseil de défense de ce mercredi matin est la situation sanitaire qui se dégrade en Martinique et en Guadeloupe et préoccupe les autorités sanitaires. Entre flambée des cas et hôpitaux saturés, de nouvelles mesures sont attendues dans les prochaines heures pour tenter d'endiguer l'épidémie.
Flambée des cas aux Antilles, vigilance dans le sud, mise en place du pass sanitaire et évolution de la vaccination : l'exécutif, une fois de plus sous pression, se réunit ce mercredi lors d'un Conseil de défense sanitaire, présidé par Emmanuel Macron en visioconférence depuis Brégançon. Ce Conseil des ministres mobilisés sur le terrain contre l'épidémie du Covid-19, au coeur de l'été, est prévu à 11h00. Jean Castex y assistera depuis Carcassonne, où il vient visiter le Centre hospitalier. Sébastien Lecornu (Outre-mer) se connectera depuis la Guadeloupe, où il est arrivé dans la nuit de mardi à mercredi. Et une chose est sûre, le gouvernement va encore promouvoir la vaccination.
"Un drame sanitaire et humanitaire"
Au plus haut sommet de l'Etat on estime en effet que la situation alarmante aux Antilles est la preuve, s'il en est, que la vaccination est l'arme la plus efficace contre le virus. En Guadeloupe et en Martinique le taux de primo-injection ne dépasse pas 22% et le taux d'incidence explose. Les autorités l'admettent, le caractère insulaire de ces territoires limite les capacités hospitalières mais elles insistent : la vaccination doit s'intensifier. C'est la raison pour laquelle le gouvernement prend le sujet à bras le corps.
C'est d'ailleurs Olivier Véran lui-même qui a posté une vidéo appelant à la solidarité des soignants afin d'envoyer des renforts aux Antilles. Mardi, ils sont donc 240 à avoir embarqué à bord de deux avions spécialement affrétés. De quoi épauler et soulager les services hospitaliers martiniquais. Un soulagement pour le professeur André Cabier, infectiologue au CHU de Fort-de-France, qui voit l'arrivée des soignants de métropole comme une véritable bouffée d'oxygène.
"Nous sommes véritablement dans une situation de drame sanitaire et humanitaire parce que nous ne sommes plus en capacité de prendre en charge correctement les patients et nous déplorons une dizaine de décès par jour", a-t-il regretté. "L'arrivée de nombreux soignants de l'Hexagone est la seule bonne nouvelle depuis plusieurs semaines, c'est une aide totalement inespérée qui va nous permettre de faire deux choses : d'abord de consolider toutes les ouvertures de lits et puis ensuite d'ouvrir des lits supplémentaires de soins critiques et d'hospitalisation classique", a affirmé le spécialiste.
"Regagner la confiance de la population sur la vaccination"
Pour Amandine, infectiologue au CHU de Saint-Etienne partie en renfort quinze jours en Guadeloupe, le choix a vite été fait. "C'est extrêmement émouvant de partir dans ces conditions. La gestion d'une épidémie ça ne se présente pas tous les jours mais c'est le coeur de notre métier. Comme j'ai été déchargée de mes activités cliniques en métropole, j'ai pu partir sans faire défaut et ça a été un choix personnel", explique-t-elle. Et parmi les axes sur lesquels la mère de famille va devoir travailler, la vaccination est une priorité. "Il va être important de pouvoir s'investir à ce sujet et en particulier de regagner la confiance de la population", a-t-elle jugé.
Le ministre de la Santé Olivier Véran doit justement rejoindre jeudi en Martinique son collègue des outre-mer, Sébastien Lecornu. Les ministres devraient y visiter un centre hospitalier et un centre de vaccination. Mais en attendant, en Conseil de défense ce mercredi le message est clair pour l'exécutif. Il s'agit d'afficher le soutien de l'État aux soignants, mais surtout d'inciter encore une fois à la vaccination.