Avez-vous remarqué que votre plat préféré était surtout placé en tête de votre classement car il vous rappelle un bon moment de votre enfance ? La cuisine de votre grand-mère, le plat du dimanche que vous dégustiez en famille, les sucreries dont vous aviez droit les jours de fêtes… L'alimentation est intimement liée aux émotions. La nourriture est donc un baromètre émotionnel fort, ce qui explique qu'en cas de stress, de colère, ou encore de grande tristesse, beaucoup de personnes se tournent vers le réfrigérateur et se soulagent en mangeant.
Difficile alors d'arrêter de grignoter, de surconsommer ou même de culpabiliser. Invitée de Bienfait pour vous sur Europe 1, la psycho-sociologue Christèle Albaret partage ses conseils pour vous éviter de vous faire manipuler par la nourriture afin d'atteindre la "food positive attitude".
"Il faut sortir des diktats"
Chaque personne a un rapport différent avec la nourriture. S'il est toujours émotionnel, il peut aussi être toxique, illustrant une emprise de la nourriture sur nous-même. Si c'est le cas, plusieurs signes doivent nous alerter. Il faut établir "quelle place la nourriture a dans nos têtes, si on ressent de la culpabilité par exemple", commence Christèle Albaret. Pour rétablir un rapport sain avec ce que l'on mange, "il faut sortir des diktats" : ne pas culpabiliser quand on s'octroie un gros goûter, quand on achète un produit au Nutri-score D ou E.
Une faim émotionnelle peut aussi vous pousser à manger sans avoir faim. Dans ce cas, "il faut se pauser, se demander si on a faim" et se rendre compte si on est en proie à un faim physiologique ou bel et bien émotionnelle. Cela peut également nous permettre de mieux se comprendre, en se demandant, "là, quelle est l'émotion que je ressens et comment je peux y remédier" sans répercuter mes émotions sur la nourriture. Un exercice de la psycho-sociologue qui est en théorie simple, mais qui peut complètement chambouler votre rapport à la nourriture.
Parfois, bien entendu, notre régulateur émotionnel peut être déséquilibré. Dans ce cas, il devient encore plus compliqué de prendre en main ses émotions sans faire entrer la nourriture dans l'équation. Dès lors, Christèle Albaret conseille de "s'ajuster". "Plus on va regarder, sans se juger, la façon dont on se nourrit, plus on va se rendre compte de ce déséquilibre émotionnel", explique-t-elle. Ainsi, il faut se poser et se rendre compte que "la nourriture ne va pas répondre" à mon problème. "Une madeleine ne pourra jamais m'aider à avoir confiance en moi" par exemple, note Christèle Albaret au micro d'Europe 1.
Remonter sa "colonne vertébrale de confiance"
Tout cela consiste à faire un rétrospection sur soi-même, voire à avoir un certain déclic. Simple à dire, beaucoup moins à appliquer. D'autres petites astuces peuvent aider à atteindre ce détachement avec la nourriture. Pour Christèle Albaret, il faut dans un premier temps se comprendre. Pour se faire, Christèle Albaret demande de faire un travail sur soi étape par étape : reprendre en main son "amour de soi", puis son "estime de soi". Ensuite, il faut travailler sur "la confiance en soi", "l'expérience que l'on a de soi" et enfin "l'affirmation de soi". Un parcours en sept étapes, qu'elle appelle "la colonne vertébrale de confiance" qui peut aider à tout débloquer.
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"On a tous une façon claire de répondre à nos besoins émotionnels, arrêtons de partir sur des dérivations", répète la psycho-sociologue. C'est comme ça que l'on arrive également à se faire plaisir avec de la nourriture. "Une fois qu'on a compris ça, après on va s'occuper de soi, de ce qu'on est, ce dont on a besoin dans notre vie". "Ayez faim de vous", avant d'alimenter vos émotions avec de la nourriture, conclut la spécialiste.