Près de la moitié des services d'urgences dans toute la France sont encore en grève mercredi matin. Les dernières annonces de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, pour tenter de désengorger les urgences, n'ont pas calmé la colère.
Hugo Huon est urgentiste à l’hôpital Lariboisière et préside le Collectif Inter-Urgences (CIU), à l'origine du mouvement de grève. Si Agnès Buzyn promet "d'améliorer la situation", il a l'impression de ne pas être entendu. C’est ce qu’il a expliqué mercredi matin au micro d’Europe 1.
Déception devant "des moyens constants"
"On attend la majorité des annonces lundi", confie-t-il, alors que 239 services sont en grève selon le Collectif Inter-Urgences contre 195 selon le ministère de la Santé. "Pour l'instant, dans ce qui est proposé, on sent encore qu'on nous oppose organisation et moyens : ce serait une réorganisation probable intéressante du système de santé, mais à moyens constants. Ça ne changera pas grand-chose, en définitive."
Pour "réduire au maximum les passages des personnes âgées" aux urgences, Agnès Buzyn veut généraliser "des filières d'admission directe", promettant à la clé "une incitation financière, une forme de bonus aux hôpitaux qui (les) mettront en place". La ministre souhaite également développer "une vidéo-assistance entre les Ehpad et le Samu", pour éviter des hospitalisations en cas de "pathologies bénignes".
Semaine prochaine décisive
Mais ces annonces n'ont pas entamé la volonté du CIU de poursuivre le mouvement social. "Pour la suite, on voit avec les médecins et l'ensemble des hospitaliers afin de se fédérer, augmenter le budget global des hôpitaux et avoir plus de lits", affirme Hugo Huon sur notre antenne. "On verra si ça marche ou pas. En tout cas, c'est un combat qui est juste pour la santé et qui nous parait important." D'où l'envie pour le collectif de "mobiliser un peu plus les citoyens" dans ce combat.
La semaine prochaine s'annonce en tout cas décisive dans ce conflit : outre de nouvelles mesures annoncées par la ministre, une Assemblée générale des organisations mobilisées aura lieu du 10 septembre, mardi prochain, pour "voir comment ça se passe", selon Hugo Huon. Le lendemain, une journée nationale d'action, élargie au secteur privé, est prévue le 11 septembre, avec une manifestation à Paris.