Peut-on évaluer une prestation à l'hôpital comme on donne une note à un hôtel ou un restaurant ? C'est en tout cas ce que propose hospitalidee.fr, un site Internet gratuit lancé mercredi qui ambitionne d'être un "outil de démocratie sanitaire", selon son fondateur, Loïc Raynal. Cet ancien agent EDF toulousain de 40 ans explique au Parisien avoir eu l'idée de lancer ce site au moment de la naissance de son fils. ""J'allais devenir papa et je cherchais des informations sur les maternités. J'ai sollicité Dieu Google et j'ai été noyé par les forums. C'est là qu'est née l'idée".
"On ne cherche pas à juger le travail du médecin". Le site internet propose aux internautes de noter les hôpitaux et cliniques françaises, sur le modèle des sites d'avis existants pour les restaurants et les hôtels. Mais peut-on juger d'une prestation médicale comme d'un plat au restaurant ? Le fondateur de Hospitalidee.fr se défend de tout mélange des genres.
"On ne cherche pas à juger le travail du médecin. Globalement, en France, la qualité des soins est excellente. Toutefois sur l'accueil, l'écoute, l'accompagnement nous pouvons peut être améliorer les choses. Le patient est libre de s'exprimer, la seule condition est de ne pas attaquer personnellement quelqu'un", précise t-il au Parisien.
1.000 visites par jour. Le site Internet a été officiellement inauguré mercredi, après environ six semaines de test. Il compte quelque 1.000 visiteurs par jour, avec des pics à 7.000, selon son fondateur. Contrairement au modèle économique de sites comme TripAdvisor ou Booking, plateformes de réservation et de notation touristiques, Loïc Raynal compte gagner de l'argent en proposant aux établissements d'analyser de façon "quantitative et sémantique" les commentaires les concernant.
"Le patient peut s'exprimer sur tout ce qui l'intéresse", indique l, qui précise que les commentaires négatifs visant nommément des médecins ou des soignants sont systématiquement dépubliés. Le nom d'un soignant ne peut apparaître que s'il est adjoint à un commentaire positif.
"Le zéro faux-avis n'existe pas". Face au risque d'en faire un instrument de règlement de comptes, ou une page de publicité déguisée, le fondateur de hospitaldee.fr indique avoir "mis en place des pare-feux", mais reste "très modeste sur ce sujet". "Le zéro faux-avis n'existe pas, ce sera de la vigilance systématique", estime-t-il, indiquant se diriger vers une "certification" des avis en concertation avec la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL).