Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. La réalité est loin du conte de fée. Aujourd'hui en France, un couple sur quatre est confronté à un problème d'infertilité. Ce chiffre s'aggrave d'année en année, et notamment la proportion d'infertilités inexpliquées, aujourd'hui entre 20 et 30%, encore plus douloureuses à vivre pour les couples. Depuis un mois, un groupe de chercheurs planche sur le sujet dans le but d'aboutir à un plan national.
"Alléger l'anxiété"
Lorsque vous essayez d'avoir un enfant et que ça ne marche pas, vous tombez littéralement dans une spirale de stress et de questionnements sans fin. Épargner aux couples ce parcours du combattant qui s'étire souvent sur plusieurs années est justement l'un des enjeux clés du plan fertilité qui a été confié par le ministre de la Santé à Samir Hamamah, le patron du service de biologie de la reproduction du CHU de Montpellier. "30% des échecs sont purement liés à l'état d'esprit du couple. Alors si on peut alléger cette anxiété, c'est le début du succès", assure-t-il.
L'autre facteur qui joue beaucoup dans ces infertilités dont on ne peut pas médicalement expliquer la cause, c'est l'âge des femmes qui tentent de devenir mère de plus en plus tard. Pour Joëlle Belaisch-Allart qui dirige le service de médecine de la reproduction à l'hôpital de Saint-Cloud, l'urgence est donc de ne pas leur faire perdre de temps. "On voit encore trop souvent des femmes arriver et nous dire que leur gynécologue leur a dit d'attendre deux ans. C'est faux. La définition de l'infertilité, c'est un an de rapports réguliers sans obtention de grossesse", explique-t-elle. "Si la femme a plus de 35 ans il faut consulter dès six mois et si elle a plus de 40 ans elle doit être immédiatement prise en charge."
Le rapport qui doit dessiner le futur plan fertilité est attendu pour la fin de l'année 2021.