Des chercheurs japonais ont annoncé vendredi avoir transplanté des cellules souches dites "iPS" (pour induced pluripotent stem cells) dans le cerveau d'un patient atteint de la maladie de Parkinson, premier essai de ce type dans le monde.
2,4 millions de cellules injectés. L'équipe de l'Université de Kyoto a injecté 2,4 millions de ces cellules pluripotentes, capables de donner n'importe quel type de cellule, dans la partie gauche du cerveau, au cours d'une opération de trois heures réalisée le mois dernier. L'homme, âgé d'une cinquantaine d'années, a bien supporté le traitement et sera désormais surveillé pendant deux ans, a précisé l'université de Kyoto dans un communiqué. Si aucun problème n'apparaît dans les six mois à venir, les chercheurs implanteront alors 2,4 millions de cellules supplémentaires, cette fois dans la partie droite du cerveau du patient.
Ces cellules iPS provenant de donneurs sains sont censées se développer en neurones producteurs de dopamine, un neurotransmetteur intervenant dans le contrôle de la motricité. L'Université de Kyoto avait annoncé en juillet la tenue de cet essai clinique avec sept participants âgés de 50 à 69 ans. "Je salue les patients pour leur participation courageuse et déterminée", a commenté le professeur Jun Takahashi, cité vendredi par la chaîne de télévision publique NHK.
Plus de dix millions de personnes atteintes. La maladie de Parkinson est marquée par la dégénérescence de ces neurones et se traduit par des symptômes qui s'aggravent progressivement tels que des tremblements, une rigidité des membres et une diminution des mouvements du corps. Elle touche plus de dix millions de personnes dans le monde, selon la Parkinson's Disease Foundation américaine. Les thérapies actuellement disponibles "améliorent les symptômes sans ralentir la progression de la maladie", explique cette fondation. Ces nouvelles recherches ont pour objectif de faire régresser le mal.
Un premier essai sur des singes. Cet essai fait suite à une expérience réalisée sur des singes avec des cellules souches d'origine humaine qui ont permis d'améliorer la capacité de primates atteints d'une forme de Parkinson de faire des mouvements, selon une étude publiée fin août 2017 dans la revue scientifique Nature. La survie des cellules greffées, par injection dans le cerveau des primates, a été observée pendant deux ans, sans aucune apparition de tumeur.
Des cellules qui ne posent pas de problèmes éthiques fondamentaux. Les cellules souches pluripotentes induites sont des cellules adultes ramenées à l'état quasi embryonnaire en leur faisant de nouveau exprimer quatre gènes (normalement inactifs dans les cellules adultes). Cette manipulation génétique leur redonne la capacité de produire n'importe quel genre de cellules (pluripotence), selon le lieu du corps où elles sont ensuite transplantées. L'usage de cellules iPS ne pose pas de problèmes éthiques fondamentaux, au contraire des cellules souches prélevées sur des embryons humains.