Les jeunes médecins s'engageant à exercer à l'hôpital toucheront d'ici la fin de l'année une prime pouvant aller de 10.000 à 30.000 euros, dans le cadre du plan d'attractivité annoncé il y a près d'un an, a indiqué mardi le ministère de la Santé. En novembre 2015, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait annoncé la mise en place d'un "plan attractivité" de 250 millions d'euros d'ici à 2019 pour inciter les médecins à exercer à l'hôpital public qui souffre de désaffection, les professionnels préférant exercer dans le privé.
Mardi, la ministre a annoncé aux intersyndicales représentant les praticiens hospitaliers, dont deux avaient appelé à une grève le 26 septembre, la mise en place effective des mesures destinées à inciter les jeunes médecins à choisir une carrière hospitalière et aux plus âgés à continuer d'exercer dans le public.
De 10.000 à 30.000 euros. Pour les jeunes diplômés, la plan prévoit le versement d'une "prime d'engagement" à trois niveaux (10.000, 20.000 et 30.000 euros), en contrepartie de laquelle le praticien s'engage à passer le concours de praticien hospitalier et à rester, une fois titularisé, au moins trois ans sur ce poste. Elle cible les spécialités ayant un taux important de postes vacants au niveau national ou certains territoires en tension. Les premières conventions d'engagement pour les jeunes diplômés pourront être signées dès cette année, précise le ministère.
Une prime pour les médecins hospitaliers. Pour les praticiens exerçant déjà à l'hôpital, le ministère prévoit de porter "l'indemnité d'engagement de service public exclusif (IESPE)", destinée à valoriser l'engagement durable des praticiens à l'hôpital, sans exercice libéral, à 700 euros bruts par mois contre 490 euros auparavant. Cette prime, renouvelable, sera attribuée aux praticiens réalisant un service public exclusif depuis au moins 15 ans et s'engageant à ne pas exercer en libéral dans les trois ans à venir.
La gestion du temps de travail sera discutée. Par ailleurs, Marisol Touraine, qui a réaffirmé à ses interlocuteurs son "attachement à l'hôpital public", s'est engagée à ouvrir une discussion sur la gestion du temps des médecins hospitaliers, le décompte du temps de travail, notamment l'impact des gardes à répétition. Cette question de l'organisation du temps de travail était au centre de la grève du 26 septembre.